Le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) que préside Ferhat Mehenni, né des contestations pendant le Printemps noir en 2001, a évolué pour revendiquer non seulement l’autonomie mais également l’indépendance totale de la Kabylie de l’Algérie. Cette évolution a conduit à la création d’un gouvernement provisoire, l’Anavad, en 2010. Comme annoncé précédemment par Mehenni, le MAK a officiellement proclamé, samedi 20 avril, l’indépendance de l’Etat Kabyle depuis New York devant l’ONU, un » défi lancé pour l’histoire « , selon les militants kabyles.
» L’Etat Kabyle vient de renaître ce 20 avril 2024 « , se sont félicités les Kabyles. Le MAK, vient une nouvelle fois agiter les eaux politiques en proclamant l’indépendance ou la renaissance de la Kabylie à ce jour, devant le siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Une démarche hautement symbolique, empreinte de revendications séculaires et d’une quête d’identité régionale exacerbée.
Eh oui ! Dans un geste audacieux, Ferhat Mehenni, figure de proue de l’indépendance de la Kabylie et président-fondateur du MAK, a proclamé l’indépendance de la Kabylie le 20 avril, jour marquant le 44e anniversaire du Printemps berbère.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par une demande croissante d’autonomie et d’autodétermination de la Kabylie. Toutefois, le chemin vers l’indépendance est semé d’obstacles. Le MAK a été qualifié d’organisation terroriste par l’Algérie en mai 2021 dans le cadre du tour de vis autoritaire du président algérien Abdelmadjid Tebboune, et même s’il n’a aucun lien avec le terrorisme. Ferhat Mehenni lui-même a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour des accusations d’actes terroristes.
Cette proclamation vise à réaffirmer la souveraineté de la Kabylie et à marquer une étape importante dans l’histoire de la région. En choisissant cette date emblématique, Ferhat Mehenni rappelle que l’Etat kabyle existait bien avant la colonisation française.
Le choix du lieu et de l’heure de la proclamation n’est pas fortuit. Fixé à 18 h 57, en référence à la bataille d’Icheriden le 24 juin 1857, qui symbolise la chute de l’État kabyle face à l’Algérie, ce moment historique est chargé de significations profondes pour les partisans du mouvement. » C’est le retour à la normalité, il le fallait. Il fallait que le peuple Kabyle recouvre son indépendance « , a déclaré l’un des militants pour l’indépendance de la Kabylie.
» La légitimité est de notre côté. L’indépendance de la Kabylie c’est la solution et non le problème. On a affaire à un pays mafieux, à une secte mafieuse, malheureusement reconnu par l’ONU et qui a un drapeau et une capitale « , a-t-il ajouté en faisant référence à l’Algérie.
» On refuse la violence, on a subit une violence, et aujourd’hui on veut que notre Kabylie renaisse dans le pacifisme, pas dans la violence, c’est ça notre chemin et tout le monde nous l’envie, que ce soit les Ouighours, les Kurdes, les Ecossais, les Catalans. Tout le monde nous appelle pour savoir comment on fait pour emprunter ce chemin difficile pour l’indépendance dans la non violence « , a déclaré pour sa part, un autre militant Kabyle habitant à l’étranger.
La Kabylie, cette région montagneuse située au nord de l’Algérie, a de tout temps été un foyer de résistance culturelle et politique. Les revendications autonomistes ou indépendantistes y ont toujours trouvé un large écho, portées par un sentiment de marginalisation et de frustration face au pouvoir central des dictatures algériennes à être passées par là.
La proclamation de l’indépendance ou la renaissance de la Kabylie devant l’ONU est un acte fort, cherchant à internationaliser la cause kabyle et à faire pression sur le régime sénile des deux pantins favoris des marionnettistes militaires d’Alger. Cependant, il convient de questionner l’efficacité réelle d’une telle démarche. L’ONU, malgré son rôle de médiateur et de garant des droits de l’homme, est souvent limitée dans son action.
D’un point de vue politique, cette proclamation risque de raviver les tensions déjà vives en Algérie. Le régime militaire d’Alger, farouchement attaché à ce qu’il appelle » l’unité nationale « , on n’en doute pas, ne restera pas indifférent à cette déclaration. Il est fort probable que cette initiative soit perçue une énième fois, comme une provocation, susceptible de déclencher une réaction ferme des autorités dictatoriales et des deux séniles du Muppets show made in Algeria.
Sur le plan international, l’indépendance de la Kabylie soulève des questions complexes. Les États membres de l’ONU sont généralement réticents à reconnaître des mouvements séparatistes, par crainte de susciter des velléités indépendantistes dans leurs propres territoires. Ainsi, même si le MAK parvient à attirer l’attention de la communauté internationale, il est peu probable qu’une reconnaissance formelle de l’indépendance kabyle soit immédiatement obtenue.
En somme, la proclamation de l’indépendance de la Kabylie devant le siège de l’ONU est un geste audacieux, mais dont les conséquences et les répercussions demeurent incertaines. Elle met en lumière, en tout cas, les tensions persistantes autour de la question de l’autonomie régionale en Algérie et souligne la nécessité d’un dialogue constructif et pacifique pour parvenir à une résolution durable, ce que le régime militaire à l’Est de l’Éden ne reconnait pas.
Ferhat Mehenni, leader charismatique du MAK, a récemment orchestré un coup de maître sur la scène diplomatique en rencontrant en début de semaine, des représentants officiels de trois pays du Golfe aux Nations Unies à New York. Cette rencontre discrète revêt une importance capitale dans la quête d’autonomie de la Kabylie. Elle souligne l’intérêt croissant de ces pays pour comprendre les aspirations du peuple kabyle et notamment son désir d’indépendance.
Il y a un mois, Ferhat Mehenni avait annoncé son intention de proclamer la » renaissance de l’Etat kabyle » lors d’un discours prévu à New York le 20 avril 2024. Cette annonce, diffusée via les réseaux sociaux, marque un tournant majeur dans la lutte pour l’autodétermination de la Kabylie qui se sent opprimée et colonisée par l’Algérie.
Les rencontres de Mehenni avec les représentants des pays du Golfe ont sans doute pris de court les services de renseignement extérieurs algériens. La confirmation de ces rencontres risque d’altérer encore plus les relations déjà tendues entre Alger et certaines capitales de la région arabe.
Lors d’une intervention à l’ONU le 16 avril dernier, Mehenni a également plaidé pour l’intégration de la cause kabyle dans le processus de décolonisation de l’ONU, marquant ainsi une étape importante dans la lutte pour l’autodétermination de la Kabylie. Le MAK avance sa cause sur la scène internationale et commence à mobiliser un soutien international.
À quelques jours de la proclamation de l’État kabyle devant l’ONU, cette série de rencontres soulevait des questions sur la réaction d’Alger face à cette initiative. La diplomatie algérienne devra-t-elle composer avec cette nouvelle donne diplomatique ? L’avenir de la Kabylie en Algérie semble plus que jamais incertain. Entre aspirations nationales et réalités géopolitiques régionales. Bigre ! Le régime dictateur d’Alger, dirigé par les deux séniles pantins des marionnettistes de l’ANP, a vraiment du pain sur la planche.