FACE A LA RARETE DU CARBURANT DANS LES STATIONS-SERVICES, Kinshasa : grogne chez les transporteurs !

Depuis le début de la semaine, le carburant se fait rare dans plusieurs stations-services de Kinshasa. Face à ‘‘cette pénurie apparente’’, les transporteurs se ruent dans les rares stations approvisionnées où l’on remarque de longues files d’attente. Un mouvement qui s’est intensifié hier dans la soirée.                      

A la station Total-énergies de Lemba Super, afflue une centaine de motos, tricycles et véhicules, alignés à la queue-leu-leu devant les pompes à essence. Il est 22h00 pourtant, mais les rangs ne font que s’épaissir. Une affluence inhabituelle à cette heure tardive. 

Abordés, plusieurs conducteurs des taxi-motos affirment avoir été prévenus que le prix du litre d’essence allait augmenter le lendemain. Raison pour laquelle ils ont jugé utile de faire déjà le plein de leurs réservoirs.

«Moi, j’ai parcouru aujourd’hui la ville à la quête du carburant. Plusieurs stations étaient fermées, hormis une station Total qui était pris d’assaut par une cinquantaine de véhicules au niveau du boulevard Sendwe. Impossible  même de s’infiltrer dans la file pour joindre le serveur ! Ce n’est qu’ici à Super-Lemba que je viens de pousser un ouf de soulagement», me souffle un chauffeur d’un tricycle, la trentaine révolue.

‘‘Fauchés, fâchés et fichus’’

Fatigués d’avoir longtemps cherché où s’approvisionner et d’avoir trop attendu sur la file, nombre de transporteurs semblent visiblement sous tension. Certains d’entre eux se disent ‘‘fauchés, fâchés et fichus’’. «Qu’on augmente simplement le prix du litre à la pompe pour ne plus nous faire vivre ce calvaire», maugrée un conducteur au volant de son taxi.

«Moi, j’ai sillonné les alentours d’Intendance, à Mbanza-Lemba, au niveau de l’UNIKIN. Plusieurs stations ne servaient pas, à part une seule qui était bondée de monde. Je ne pouvais patienter. J’ai dû me ravitailler auprès des ‘‘kadhafis’’ de Matete pour effectuer mes courses. Dommage qu’on a injecté de l’eau mêlée à l’essence dans mon réservoir!», regrette un autre conducteur de taxi-moto. 

«Pas de panique… Gare à la surenchère !»

Interrogé à ce propos, un agent de la station Total de Super Lemba affirme qu’il n’y a pas de rupture de stocks de carburant. Pas donc question de paniquer. «J’ai plutôt appris aux informations que le litre d’essence va passer de 3.225 Fc à 3.380 Fc le plus tôt possible avec l’aval du ministre de tutelle. Généralement, l’écart n’est pas souvent criant lorsqu’il y a hausse des prix du carburant», me confie un taximan desservant la ligne Lemba-Victoire.

La grogne et la tension observées chez les transporteurs présage la surenchère que les Kinois vont endurer dans les jours à venir. Déjà, la semaine dernière, on a vu des taximen desservant le tronçon Gombe -Salongo (Lemba) doubler le tarif en début de soirée. Le prix de la course passant de 3.500 FC à 7.000 FC.

Aux autorités de prendre des précautions pour étouffer cette surenchère et, par extension, cette vive tension qui couve déjà au sein de la population… en attendant le Gouvernement Suminwa. Yves KALIKAT

Voici la grille des prix des carburants terrestres fixée par le ministère de l’Economie

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