Réorganisation tardive des élections annulées : Masimanimba : la société civile dénonce un complot d’effacement

Dans une déclaration faite à la presse le 10 février courant, la coordination de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) dans le territoire de Masimanimba, voit en l’annulation et la reprogrammation tardive des élections dans cette partie de la province du Kwilu, comme un complot d’effacement, alors que l’Assemblée nationale doit reprendre du service.

Venue rencontrer les autorités congolaises à Kinshasa, la délégation de la NSCC/ Masimanimba  estime que l’annulation des élections dans ce territoire, prive cette partie d’avoir ses représentants dans les institutions qui seront mises en place les jours à venir, puisque la réorganisation des scrutins est prévue au mois d’avril.

Les délégués de la NSCC Masimanimba ont rencontré le samedi 10 février courant, le Haut représentant de l’autorité morale du regroupement politique Alliance des acteurs attachés au peuple (AAAP), Tony Kanvu Shiku, dit TKS, et lui ont dit à haute et intelligible voix qu’il s’agit d’un complot qui a pour but la mise à l’écart des élus de ce territoire. Et pour cela ils plaident auprès de ce dernier pour qu’il porte leurs revendications devant le Commandant suprême, garant du bon fonctionnement des institutions, Félix Tshisekedi, pour ne pas laisser passer ce désordre.  

« Nous sommes de la Nouvelle société civile congolaise, coordination du territoire de Masimanimba. Nous sommes venus après mémo, sortie médiatique, d’abord au niveau de Masimanimba, où nous avons dénoncé comment les élections au niveau du territoire ont été annulées, privant ainsi à nos représentants la chance de participer aux enjeux politiques de l’heure sur le plan national, la formation du gouvernement, sur le plan provincial : l’élection de sénateurs et gouverneurs. La CENI a publié le calendrier électoral réaménagé,  renvoyant la réorganisation des élections, que la Cour constitutionnelle même a pu acter, pour le mois d’avril. Cela veut dire que nos représentants ne vont pas concourir à des différentes élections, sénatoriales et de Gouverneur et vice-gouverneur, et au niveau national, par rapport à la formation du Gouvernement. Voilà pourquoi nous avons dit  » NON « , et on a pensé venir voir le Président Kadima, en face, pour déposer d’un côté le mémo, de l’autre échanger avec lui « , a déclaré le coordonnateur de la NSCC/Masimanimba, Me Mayi Kingansi.

  » Aujourd’hui que nos représentants sont exclus, et ne vont pas participer dans les institutions, selon le calendrier que la CENI a proposé, nous sollicitons et demandons au Président de la CENI, au Président de la République, à l’autorité morale de AAAP de voir comment porter cette demande. Nous sollicitons aussi l’intervention du haut représentant de l’autorité morale de AAAP, pour nous aider afin que cette demande soit bénéfique à notre population « , a exhorté le coordonnateur.

  Des observateurs pensent que la démarche de la NSC /Masi est légitime. Comment penser pouvoir repousser des élections dans une province où dans certaines circonscriptions les élections étaient annulées. Puisqu’on est dans le processus, on a encore tout le cadre pourquoi ne pas organiser ces élections au lendemain de leur annulation.

Pour emprunter au langage du football, la prolongation se joue aussitôt après le temps additionnel et non le lendemain. Pourquoi attendre le mois d’avril alors que  les provinciales et les sénatoriales sont organisées avant ? En un mot comme en cent, cette façon d’agir exclut des populations. L’Assemblée nationale va reprendre bientôt, il n’y a pas eu élection dans certaines  circonscriptions suite à la guerre, comment veut-on que les populations s’identifient à ces institutions si elles ne se voient pas représentées ?  Il y a un vrai problème.

C’est dans ce cadre justement qu’on a vu les députés de Kwamouth, de Rutshuru et de Masisi demander simplement qu’étant donné que les élections n’ont pas eu lieu chez eux, que eux qui ont été élus puissent être reconduits et donc représenter leurs populations jusqu’à ce que les élections aient lieu.

 » On a annulé les élections dans Masi et dans Yakoma, et au lieu d’organiser les élections très vite, on les repousse plus loin alors que dans l’entre-temps, les élections dans lesquelles ces provinces vont être représentées ont lieu avant, c’est-à-dire on exclut des gens. Et ces structures qui seront mises en place, ces populations, ces communautés ne vont pas s’y retrouver. Elles vont dire nous ne sommes pas représentées, ces circonscriptions ne vont pas s’y retrouver.  On doit à la vérité qu’il s’agit d’une guerre de leadership, un complot d’effacement ».

Tous les regards sont désormais tournés vers le Chef de l’Etat, lui qui représente la nation, pour ne pas autoriser ce désordre. Didier  KEBONGO

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