L’entretien Poutine-Carlson consacré aux problèmes géopolitiques, au deux poids deux mesures politique et aux sanctions occidentales, a bien été accueilli en Afrique, a déclaré à Sputnik Afrique Malick Niang, chef d’entreprise sénégalais. Selon lui, certains problèmes soulevés par la crise ukrainienne sont similaires à ceux du continent.
La récente interview du Président russe par le journaliste américain Tucker Carlson a permis aux populations d’Afrique de recevoir une information « directement à la source russe », sans le filtre des médias occidentaux, a expliqué à Sputnik Afrique le chef d’entreprise sénégalais Malick Niang.
« Vladimir Poutine a répondu aux questions de façon magistrale. On a appris beaucoup en Afrique en écoutant cette interview, qui était aussi attendue sur le continent qu’ailleurs […]. Ces deux-trois dernières années, nous avons fait face à pas mal de désinformation de la part des médias européens et occidentaux sur ce qu’il se passe en Russie« , déclare-t-il.
Des sanctions incohérentes
Les explications du Président russe sur les sanctions ou le découpage des frontières ont notamment trouvé un écho en Afrique, confrontée à des problèmes semblables, ajoute-t-il.
Le Mali, le Burkina et le Niger ont ainsi eu à souffrir d’un régime de sanctions iniques, semblable à celui imposé à la Russie. Or, les sanctions ferment la voie du dialogue et s’apparentent à une ingérence dans les affaires internes des pays, comme l’a montré l’exemple des restrictions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), souligne Malick Niang.
« On ne sanctionne pas des gens avec qui on veut travailler. Cela est aussi valable pour l’Afrique, où ce régime de sanctions est à la mode. Il y a des sanctions qui sont parfois très dangereuses et font beaucoup de mal à la population », fait-il remarquer.
L’Occident joue d’ailleurs un drôle de jeu avec ces sanctions, en les imposant à la Russie mais en refusant que certains pays africains fassent de même envers l’Europe. L’interdiction occidentale des médias russes a ainsi été saluée, alors que l’interdiction de médias français au Mali ou au Niger a immédiatement créé un tollé.
« C’est assez hypocrite, ce deux poids, deux mesures. Quand il s’agit de censurer les médias russes en Occident, c’est leur droit. Mais quand les Africains décident eux-aussi de contrôler le flux de l’information ou des fake news, en limitant l’accès à certaines radios et télés qui font de la propagande négative, c’est aussi leur droit. Pourquoi être d’accord ici et ne pas être d’accord là?« , se demande ainsi Malick Niang.
Partenariat gagnant-gagnant
L’entretien de Vladimir Poutine a donc permis de « faire tomber certains masques » en Occident. De bon augure alors que les coopérations africaines se diversifient, ne se limitant plus aux anciennes puissances coloniales mais lorgnant du côté de la Russie ou de la Chine.
« Aujourd’hui, il est important de privilégier toutes les actions qui mènent à la coopération globale. Dans ce cadre-là que les Africains se rapprochent beaucoup des Russes, des Chinois, etc. Parce qu’on comprend qu’il n’y a pas de limite à la collaboration et à la coopération. Ceux qui veulent collaborer, collaboreront. Ceux qui veulent des partenariats gagnant-gagnant, auront des partenariats gagnant-gagnant avec les Africains« , conclut ainsi le chef d’entreprise.