Territoire de Kwamouth : Impossible d’organiser l’enseignement cette année

Un élu du territoire de Kwamouth, qui a fait dernièrement un déplacement dans cette entité politico-administrative de la province du Mai Ndombe, a déclaré qu’il est pratiquement impossible d’organiser l’enseignement cette année  dans ce coin du pays. Il a constaté qu’après les incidents meurtriers entre les Yaka et les Teke, beaucoup d’écoles ont été détruites et plusieurs villages désertés de leurs habitants. Jusqu’à ce jour, a-t-il martelé, les miliciens Mobondo sont encore maîtres de l’espace situé entre le chef-lieu dudit territoire et le village Masambio, qualifié de zone rouge. Il a indiqué avoir vécu dans la clandestinité, caché par quelques connaissances durant son bref séjour de deux jours.

Les propos de cet député national ont provoqué de l’amertume dans le chef de certains Congolais et surtout des ressortissants du Mai Ndombe qui avaient cru que l’insécurité a été vaincue dans cette partie de la RDC. Alors que les officiels clament à cor et à cri que le gouvernement a déjà mis fin à ces troubles meurtriers qui ont mis ce territoire à feu et à sang, la situation réelle sur le terrain est différente des déclarations des autorités.

Curieusement, cette période tumultueuse dans la province du Mai Ndombe ressemble à peu près à celle qui a précédé les élections de 2018. Nous nous souviendrons qu’à la veille des scrutins de 2018, deux communautés ethniques de cette province, les Banunu et les Batende, se sont livrées une guerre fratricide qui a provoqué plusieurs victimes humaines et des dégâts matériels très importants. Malheureusement, les auteurs intellectuels et les exécutants de cette sale besogne n’ont pas encore été ni identifiés ni condamnés par la justice.

Cette impunité est sans aucun doute l’une des causes de l’apparition du phénomène mobondo. Ces miliciens se sont dit que les auteurs des troubles de 2018 n’ayant pas été arrêtés, jugés et condamnés, eux aussi seraient quittes malgré les atrocités qu’ils sont en train de commettre.

Face à cette résistance des hors-la-loi qui sèment mort et désolation dans le territoire de Kwamouth, et qui continuent à faire des incursions meurtrières au-delà de cette entité, le commun des mortels se pose mille et une questions sur la passivité du gouvernement. Si dans la partie septentrionale du pays, la guerre nous est faite par le Rwanda, sous couvert du M23, qui dispose des équipements militaires sophistiqués, il n’en est pas le cas avec les miliciens Mobondo qui recourent notamment à des armes blanches pour commettre des atrocités sur des paisibles citoyens.

En RDC, le ver se trouve-t-il dans le fruit ? On est tenté de répondre par l’affirmative car, il est difficile de nous expliquer le fait que ces petits bandits, puissent défier les services de sécurité plusieurs mois durant?

Il est vrai que dans un cas comme dans l’autre, des complices sont là qui trahissent le pays. Ce sont eux qu’il faut prioritairement traquer afin de mettre fin à cette insécurité qui n’a que trop duré. Le débat de la présidentielle devrait en principe être consacré essentiellement à ce dossier car, sans la paix, il est très difficile voire impossible d’envisager un quelconque développement de la RDC. La traque des traîtres et autres complices n’est pas seulement une affaire des autorités, mais elle doit être surtout une affaire de conscience nationale. Ne pas dénoncer les traîtres, c’est être leur complice. Muke MUKE

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter