Grève dU personnel de santé non médecin : Le ministère du Budget pointé du doigt

* Les députés appelés à jouer leur véritable rôle.

Depuis quelques semaines, les hôpitaux publics de l’Etat ne prennent pas en charge correctement  les malades, étant donné que le personnel de santé non médecin et les administratifs sont en grève. Ils revendiquent, comme les médecins par le passé, leurs primes ainsi que la mécanisation de plusieurs d’entre eux.

Chaque année, le secteur de la santé connaît toujours des perturbations dues notamment aux grèves. Si ce ne sont pas les hommes en blouses blanches qui débraient, ce sont leurs auxiliaires qui le font. Les conséquences de cette interruption de service sont catastrophiques pour les malades et leurs familles.

Pourtant, il y a possibilité d’éviter ces désagréments si en amont des mesures sont prises. D’aucuns savent que chaque année, le ministère du Budget prépare le projet de loi des finances qu’il transmet au gouvernement avant son envoi pour examen au Parlement. Dans la rubrique dépenses, ce sont les rémunérations des agents publics de l’Etat qui sont prioritaires. Mais, il est inconcevable de constater que dans ce travail d’élaboration du budget, ce ministère ne tient pas compte de certaines catégories d’agents alors qu’ils sont effectivement au travail chaque jour. C’est le cas des infirmiers et autres auxiliaires des médecins.

En pleine année budgétaire, certains agents payés par le Trésor public entrent en grève, causant des perturbations dans le fonctionnement normal de l’Etat. Pour répondre positivement aux attentes des grévistes, le gouvernement est obligé d’agir en vue de calmer la tension.

Ce cas du secteur de la santé n’est pas l’unique. Plusieurs autres revendications émanant d’autres services de l’Etat sont enregistrées alors que le budget est en pleine exécution. L’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, la Fonction publique dans son ensemble, les magistrats,… montent souvent au créneau pour revendiquer la révision à la hausse de leurs droits pécuniaires. Seuls les politiciens,  dont les services sont très rémunérateurs, n’ont jamais revendiqué quoi que ce soit. Les réponses de l’Etat à toutes ces réclamations sont la cause principale de l’indiscipline budgétaire que connaît la RDC depuis des lustres. Cette indiscipline est maintes fois décriée par ses partenaires  bi et multilatéraux, et certaines ONG de la société civile.

Pour certains analystes de l’économie rd congolaise, tant que la rigueur ne sera pas instaurée dans la gestion des finances publiques de notre pays, il est exclu pour nous d’envisager notre entrée dans la sphère des pays émergents d’ici à 2030 comme le claironnent certains hauts placés dans les institutions publiques.

Ce désordre ne peut prendre fin que si les députés, qui sont l’autorité budgétaire, prennent en main leurs responsabilités. Il leur faut une vigilance tous azimuts lors du vote du projet de la loi des finances déposé par le gouvernement, de relever toutes les failles possibles.

À ce propos, il existe beaucoup de structures budgétivores qui ne contribuent en rien alors, au développement du pays, mais qui résorbent inutilement une bonne partie du Trésor public. Faut-il continuer à garder ce genre de structures et autres services qui encombrent pour rien l’architecture institutionnelle du pays ? Les candidats qui se bousculent actuellement au portillon de l’Assemblée nationale doivent savoir que la tâche qui les attend est rude. Il ne faut pas qu’ils se mettent en tête seulement la course aux fabuleux émoluments et aux grosses cylindrées, mais leur mission va au-delà de ces vanités.              Muke MUKE

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