L’honorable Jean-Marie Ntantu-Mey, artiste, écrivain et enseignant ad vitam aeternam, a appelé l’intellectuel congolais à être son propre employeur. Il a fait cette recommandation à l’issue d’une rencontre entre intellectuels, le samedi 16 septembre au Lycée Mpiko dans la commune de Lemba. Organisé par le Bureau d’actions et d’éveil culturels à l’éducation (BAC) qu’il coordonne, l’échange entre intellectuels a tourné autour du thème: « Que faire pour que l’intellectuel congolais mène une vie digne et décente sans nécessairement créer ni intégrer un parti politique? ».
« Ce n’est pas normal qu’un intellectuel ayant une expertise et une expérience puisse être au service de quelqu’un, uniquement parce qu’il a un pouvoir politique et financier. L’intellectuel congolais doit être son propre employeur », a-t-il tranché.
« Nous voudrions que les jeunes puissent courir vers le travail d’agriculteur, d’agronome, de médecin, d’infirmier… plutôt que celui d’animateur politique, qui parfois ne vend que du vent », a-t-il ajouté.
Se remettre en question
Ecrivain basée au Canada, Mme Fêté Kimpiobi, première à intervenir, a rappelé qu’un intellectuel réfléchit et fait des analyses, pour contribuer à faire avancer sa société. Elle a, de prime abord, appelé l’intellectuel congolais à une remise en question fondamentale, pour savoir qui il est et quelles sont ses priorités ?
Mme Fêté Kimpiobi a aussi suggéré à l’intellectuel congolais de compter d’abord sur son domaine d’expertise ou d’études, et de travailler pour acquérir l’expérience professionnelle nécessaire en vue de bien comprendre les failles et les défis de sa société. Cette expérience enfin, lui permettra de mieux réfléchir et répondre à ces défis. C’est cela, selon l’oratrice, le travail de l’intellectuel.
« L’intellectuel ne devrait pas rechercher le gain facile, ni se vendre ou aller dans un domaine considéré comme le plus facile pour avoir de l’argent », a-t-elle recommandé.
Elle a aussi demandé à l’intellectuel congolais à réfléchir pour savoir comment adapter l’enseignement – occidentale – à nos réalités locales. « La science est universelle. La manière de l’appliquer dépend de chaque pays, chaque peuple », a-t-elle fait savoir.
Prendre des initiatives
Deuxième à prendre la parole, l’écrivain, metteur en scène, dramaturge congolais… installé en Belgique, Cheik Fita a notamment appelé les intellectuels en général et les hommes de culture à ne pas être inactifs.
« Les hommes de culture en particulier, et les intellectuels en général, ont le devoir de s’assumer. Ils doivent prendre des initiatives et faire bouger les lignes. Il est possible qu’un intellectuel, un homme de culture puisse vivre de son intelligence », a-t-il assuré.
Satisfait de la tenue de l’échange entre intellectuels, le Coordonnateur du BAC, Jean-Marie Ntantu-Mey a souhaité que le débat se poursuive, pour qu’enfin l’on dise pourquoi et comment l’intellectuel doit vivre dans de bonnes conditions sans nécessairement créer et intégrer un parti politique.
Plusieurs intellectuels et têtes pensantes avaient rehaussé de leur présence cet échange. Aimé TUTI