A l’occasion de son 89ème anniversaire de naissance, Jeannot Bombenga qui est l’un des derniers précurseurs vivants de la Rumba moderne, a décidé de marquer autrement son anniversaire en remettant certains matériels de son art au musée de la Rumba. La cérémonie de remise est prévue le 28 septembre courant au musée cité ci-haut.
A en croire un de ses proches collaborateurs, Jeannot Bombenga a eu ce plaisir de donner certains matériels de son art pour que les jeunes talents et d’autres désireux se souviennent non seulement de lui mais aussi de se rappeler des personnages qui ont marqués l’histoire de la Rumba à travers les instruments.
Qui est Jeannot Bombenga ?
Emule de Joseph Kabasélé, Jeannot Bombenga Wewando aka Jeannot Bombenga fut un auteur-compositeur, arrangeur, producteur et excellent vocaliste et guitariste. Il popularisa auprès du grand public le «mongo», une des langues congolaises peu utilisée dans la rumba congolaise, contrairement au lingala.
Né en 1934, il démarre sa carrière musicale à l’âge de 23 ans soit en 1957 sur un bateau de l’Otraco où il était agent, en route vers Kisangani en interprétant les œuvres de Kallé Jeff qui l’avait pris en amitié.
En1959, il entame une carrière professionnelle et crée l’orchestre Vox-Africa avec Franklin Boukaka venu de Brazzaville mais il n’avait pas fait beaucoup de succès.
Après il va se retrouver à l’orchestre African-Jazz, pour graviter autour de l’aile Joseph Kabasele dit Grand Kallé, avec Miky, Damoiseau et autres, sans trop convaincre.
Il fera son passage également à African Jazz, avec le départ de Nico Kassanda, Roger Izeidi et Pascal Tabu Rochereau, en 1963, il fait son entrée dans African Jazz à côté de Kabasele «Grand Kalle».
Et en 1968, Jeannot Bombenga quitte son mentor Joseph Kabasélé pour voler de ses propres ailes en solo au sein de son orchestre Vox Africa qui va s’ouvrir à plusieurs autres artistes parmi lesquels Sam Mangwana (1967), Ntesa Nzitani Dalienst (1967-1968), Marcel Loko Massengo Djeskain (jusqu’en 1970), Antoine Nedule Monswe Papa Noël (jusqu’en 1968), ou encore le Maestro Souzy Kasseya (1968-1973).
En 1969, Franklin BOUKAKA abandonne son orchestre Cercul-Jazz de Brazzaville pour rejoindre de nouveau BOMBENGA et le VOX- AFRICA.
Pour ce qui est de son apport dans la musique congolaise moderne, les musicographes font savoir que Jeannot BOMBENGA a boosté considérablement la rumba congolaise en y injectant du rock et en revisitant des classiques de la musique congolaise.
Parmi les œuvres phonographiques qui ont fait sa notoriété, on peut épingler «Mado», Bébé 68 et autres «Lolango», chantée en langue Mongo.
Le déclin de son orchestre a beaucoup affecté le chanteur BOMBENGA en 1971 qui jusqu’à nos jours, n’est plus au rendez-vous de son succès mais il reste nostalgique par ses œuvres. Tricya MUSANSI