Toucher un chèque, un véritable chemin de croix

Ce qui se passe dans les banques commerciales à Kinshasa est tout simplement écœurant. Toucher un chèque ressemble à un véritable chemin de croix. Si on a programmé le retrait d’argent dans son compte, il faut considérer cette journée comme totalement perdue. Des clients abasourdis par cette situation ne reçoivent aucune réponse sérieuse de la part des agents commis à la caisse de ces banques. L’une d’elles, située sur le boulevard du 30 juin et dont nous taisons exprès le nom, est passée experte en la matière. 

Pourtant, dans chaque guichet il y a un caissier qui est là en principe pour servir les clients. Mais durant de longues minutes, on les voit en train de se tourner les pouces au moment où les clients continuent à attendre d’être servis. 

À l’heure de l’informatique où les opérations bancaires devraient être faites en toute facilité, il est déplorable de vivre dans nos banques des spectacles inédits comme si nous vivions au XIXème siècle. 

Les clients ordinaires ne cessent de se poser la question de savoir si ces banques imposent le même type de traitement aux VIP. Pourquoi la politique de deux poids deux mesures ? Si ces clients ordinaires ne déposaient pas leurs fonds dans ces banques, comment fonctionneraient-elles ? 

Dernièrement dans cette banque située sur le boulevard du 30 juin, quelques clients, fatigués après de longues heures d’attente, ont commencé à lever le ton. Ils ont même assimilé ce traitement à du mépris vis-à-vis des Congolais. Ont-ils raison de penser ainsi ? 

Un fait est réel: aucune banque commerciale opérant en RDC n’a  des capitaux à 100% congolais. Les beaux vieux temps de BIC avec Kinduelo et BK avec feu Dokolo ne sont que de vieux souvenirs enfouis dans le passé. Est-ce une raison pour les propriétaires de ces institutions bancaires de minimiser leurs clients congolais ? Nous ne sommes pas tentés d’y croire étant donné que ces opérateurs économiques sont mieux placés pour savoir que dans les affaires le client est roi quelle que soit sa stature ou son rang social. 

Le problème doit certainement se situer au niveau de l’organisation interne de ces banques. En l’absence d’une structure officielle sensée défendre les intérêts de tous ces clients des banques commerciales, seul le gouvernement congolais, par le biais du ministère des Finances, peut instruire lesdites banques de passer à la digitalisation de leurs opérations pour faciliter la tâche à leurs clients. Car, il est clair que le retard accumulé dans les versements des impôts et autres taxes dûs au Trésor public a des répercussions fâcheuses dans le fonctionnement de l’Etat. Le gouvernement ne doit pas donc rester indifférent face à une telle situation. L’autorité de l’Etat n’a pas de limites. Elle s’exerce partout et dans tous les domaines.  Muke MUKE

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