Il a soufflé un vent de panafricanisme sur la ville russe de Saint Petersbourg. Entre deux sessions plénières des chefs d’Etat et de gouvernement, un panel sur les origines, enjeux et perspectives du panafricanisme a été organisé. Comme panélistes, nombre de descendants des pères des indépendances africaines hérauts et héros du panafricanisme: Roland Lumumba, les filles Ben Bella (Algérie), Mandela (Afrique du sud) les fils Nyerere ( Tanzanie) Kaunda (Zambie) Tambo (Afrique du sud) et le petit- fils Nasser (Egypte). Fils cadet du héros africain – pas seulement rdcongolais -, Roland Lumumba, tout ému, a révélé les ressorts de cet attelage tout en louant l’initiative de la Russie. Interview.
Des descendants des pères des indépendances africaines ensemble pour parler du panafricanisme. D’où est venue cette idée?
C’est une idée intéressante qui avait commencé il y a quelques années en Libye. Le président Kadhafi, paix à son âme, nous avait réunis dans une association des pères fondateurs du Panafricanisme. Il y avait moi qui étais chargé de l’Afrique centrale et d’autres qui étaient chargés de chacune de zones géographiques de notre Continent. On se réunissait régulièrement pour échanger un peu dans ce cadre .Bien sûr, fort malheureusement, ces rencontres ne se tenaient plus à la suite de la disparition du Colonel Kadhafi. Qu »on commence à se réunir de nouveau, c’est quelque chose de positif. Mais ce serait encore mieux si, au niveau de l’Afrique, des dynamiques pouvaient nous accompagner pour montrer cette solidarité entre les peuples africains. Nos pères ont parlé, ils étaient à la base de la création de l’OUA à l’époque qui est devenue l’Union africaine. Mais, l’heure a sonné pour le rapprochement entre les peuples, gage de cette unité et de cette solidarité entre Africains. Car, l’oeuvre de nos pères du panafricanisme serait incomplète et donc fragile si elle ne s’arrêtait qu’au rapprochement politique.
Comment trouvez-vous l’initiative de la Russie, celle d’avoir permis de parler du panafricanisme sur son territoire ?
C’est quelque chose de positif et il faut le louer. Parce que la Russie n’est pas à priori concernée par l’unité du peuple africain contrairement au Guide libyen Kadhafi qui était à la tête d’un pays africain. L’initiative des autorités russes est donc quelque chose de positif. Il faut maintenant que nous nous l’approprions, nous Africains. Le Président Poutine nous a permis de relancer cette dynamique salutaire pour l’Afrique, il appartient aux dirigeants politiques africains de reprendre le flambeau et aller de l’avant.
En plus, la Russie pour nous c’est un pays qui n’a pas de passé colonial par rapport à l’Afrique. Il a aidé pas mal de pays africains dans leur lutte pour l’émancipation et l’indépendance. Cela constitue un prérequis favorable pour avancer ensemble. En ce sens, l’organisation du panel sur le panafricanisme était une raison de plus pour faire le déplacement à Saint-Petersbourg en Russie.
Quelle est votre impression générale sur le sommet Russie-Afrique de Saint-Petersbourg ?
Un sommet très important. La Russie ‘est un des pays clé sur l’échiquier mondial. On voit la Chine, l’Inde, la Turquie … se réunir avec les pays africains. On voit aussi certains pays occidentaux faire de même. Mais, il y a eu pendant un moment une certaine absence de Moscou après la mutation de l’Union soviétique en la Russie. Ce vide commence à être comblé de manière remarquable. Nous nous devons d’encourager ce regain d’intérêt de la Russie envers l’Afrique et vice versa, car comme il a été souligné tout au long du sommet : la Russie a besoin de l’Afrique et le continent africain a aussi besoin de la Russie. Propos recueillis par José NAWEJ et Tricya MUSANSI à Saint-Pétersbourg