*Pour le porte-parole des FARDC, le Général-Major Sylvain Ekenge, il s’agit d’un prétexte pour justifier l’agression par Kigali.
Le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le Général-Major Sylvain Ekenge Bamusa Efomi et le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, ont co-animé hier mercredi 16 août, un briefing presse consacré aux acquis de l’état de siège décrété dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Répondant à une question sur la déclaration du Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken appelant à la désescalade à la frontière entre la RDC et le Rwanda, Patrick Muyaya a marqué son étonnement devant de tels propos. Le porte-parole du Gouvernement ne s’explique pas cette déclaration Blinken sachant qu’il existe un cadre de discussion dit «Accord de Luanda», lequel fixe les conditions pour le retour de la paix : Cessez-le-feu, retrait, cantonnement et démobilisation.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, confie Muyaya, « la coalition RDF-M23 bloque l’acheminement des matériels pour le site de Rumangabo. « A travers cette déclaration d’Anthony Blinken, les Etats-Unis font la propagande de Kigali pour dire que la RDC se prépare à attaquer le Rwanda ».
Pour le Général –Major Sylvain Ekenge, il s’agit d’un prétexte pour justifier l’agression du Rwanda. «Les FDLR ne sont plus une force de menace sérieuse. Dans notre doctrine, nous ne servons pas de base arrière pour déstabiliser les pays voisins », note-t -il.
LES ACQUIS DE L’ETAT DE SIEGE
Au cours de ce face-à-face avec les médias, il était question des acquis de l’état de siège qu’il faut préserver. D’après le ministre de la Communication et Médias, cette mesure exceptionnelle a produit des résultats qu’il faut sauvegarder, à savoir : l’ouverture de plusieurs axes routiers, la reprise des activités commerciales.
Ainsi, lors de la Table ronde sur l’évaluation de l’état de siège dans les deux provinces clôturée hier mercredi, les participants ont réfléchi sur trois thématiques : « faille-t-il maintenir, lever ou requalifier l’état de siège ».
« Pour le moment, nous sommes tous en attente de la réaction du Président de la République. C’est lui qui va décider de ce que cette initiative va devenir, à la lumière des recommandations des participants », a indiqué Patrick Muyaya.
«L’ARMEE VA RESTER POUR ACCOMPLIR SES MISSIONS »
En attendant que le Chef de l’Etat use de son pouvoir discrétionnaire pour trancher, requalification ou levée de l’état de siège : «l’armée va rester pour accomplir ses missions », a fait savoir le porte-parole des FARDC, le Général-Major Ekenge.
«Il y a des gens qui apprécient l’état de siège, il y en a qui n’apprécient pas. C’est de leur droit, mais le mal est qu’on s’attaque au gouverneur. C’est comme si ce sont les gouverneurs qui ont demandé l’instauration de l’état de siège, alors que c’est la population qui a demandé ça et le Chef de l’État l’a matérialisé. Que l’état de siège soit là, qu’il ne soit pas là, qu’on reconduise, qu’on requalifie, l’Armée va rester accomplir ses missions», a-t-il expliqué.
Tout en rassurant ses compatriotes sur la détermination des FARDC pour le retour de la paix, le général Sylvain Ekenge affirme que l’Armée congolaise reste et restera dépendante des décisions politiques.
«L’armée est aux ordres. Le jour où on dira c’est terminé, le lendemain les gouverneurs feront leurs valises et s’ils vont continuer, ils vont continuer parce que nous sommes aux ordres. Nous dépendons de la décision politique. Nous n’avons pas à commenter les décisions politiques», martèle-t-il. Didier KEBONGO