Selon les résultats rendus publics par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), au terme de l’opération de réception et de traitement des candidatures, moins de 5.000 femmes sur près de 29.000 candidatures réceptionnées ont introduit leurs dossiers pour postuler à la députation nationale. Ce chiffre est surprenant vu les nombreuses revendications faites par des organisations féminines de la société civile pour réclamer une place importante de la gent féminine dans des postes de responsabilité en RDC.
En plus, cette fois-ci, la loi électorale a fait la part belle à la femme en privilégiant la parité et en introduisant l’exonération de paiement des frais de caution pour les partis et regroupements politiques qui alignent sur leurs listes 50% de femmes. En dépit de ces faveurs, les femmes n’ont pas manifesté l’envie de faire partie de la prochaine Assemblée nationale.
II a été constaté que parmi les partis et regroupements politiques qui ont présenté des candidats, il y en a très peu, alors très peu, qui sont dirigés par des personnes de sexe féminin.
Pour ce qui est des candidatures recevables, il y a eu 19.698 hommes soit 83%, et 3.995 femmes seulement soit 17%. Malgré la légère augmentation enregistrée par rapport à l’élection de 2018 où les candidatures féminines ne représentaient que 11%, la représentation des femmes demeure toujours insignifiante.
Ce comportement pousse plus d’un à se poser la question de savoir ce que les femmes veulent exactement. D’une part, elles réclament à tue-tête leur participation importante dans les instances de prise de décision, d’autre part, elles manifestent peu d’intérêt à prendre part aux activités politiques pouvant leur permettre de jouer le rôle qu’elles revendiquent.
Apparemment elles ne comprennent pas que la RDC est entrée depuis 2006 dans un cycle où l’exercice du pouvoir s’acquiert suivant le mode électif. L’époque des nominations par népotisme ou suite au dialogue est révolue. Aujourd’hui, seuls les partis et regroupements politiques qui ont des députés au niveau national ou provincial ont droit à la gestion du pays. Tant qu’on ne mouille pas les maillots pour occuper une place de choix dans le microcosme politique rd congolais, l’on ne doit s’attendre à aucun privilège.
Après les élections générales de décembre 2023, en principe les congolaises n’auront pas droit à crier à l’injustice parce qu’elles se sont elles-mêmes disqualifiées en refusant de compétir massivement aux différents scrutins qui pointent à l’horizon.
A l’avenir, la gent féminine congolaise doit s’abstenir de continuer à servir de marche pieds aux hommes. Il ne suffit pas de crier à la marginalisation. Encore faudra-t-il que les organisations féminines et mêmes féministes oeuvrent rééllement dans le sens de susciter des leaderships féminins en politique. Muke MUKE