Les partis politiques cherchent des candidats!

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement lancé le 2 août dernier l’opération de dépôt des candidatures aux élections provinciales et municipales. Mais c’est seulement le 3 août que les Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) ont ouvert leurs portes. Comme cela a été le cas avec les législatives nationales, l’on n’observe aucun engouement jusqu’à présent. 

Mais contrairement à la députation nationale où les regroupements et partis politiques avaient pris du temps pour les arbitrages à cause d’un nombre important de candidats, ce qui a occasionné le retard et les bousculades constatés le dernier jour du dépôt, cette fois-ci la donne se présente autrement. 

En effet, beaucoup de formations politiques éprouvent de sérieuses difficultés de trouver des candidats pour des  élections provinciales et municipales. Étant donné que la plupart de ceux qui postulent à des postes électifs ne visent que des intérêts pécuniaires, ils se sont rués plus vers la députation nationale où les avantages sont de loin plus attractifs que ceux de la députation provinciale. 

La situation est encore plus compliquée au niveau des élections municipales et locales d’autant plus que ces scrutins vont s’organiser plusieurs décennies après celles qui ont eu lieu pendant la IIème République. Pour la plupart des jeunes gens de l’actuelle génération, c’est la première compétition de ce genre à laquelle ils vont participer. Raison pour laquelle ils manifestent peu d’empressement à  postuler. 

Cette équation taraude l’esprit des présidents de partis et regroupements politiques qui ne savent plus à quel saint se vouer. La tâche n’est pas réellement aisée. Nous avons constaté, après la publication provisoire des noms de candidats à la députation nationale par la CENI, que seul le MLC a pu aligner des candidats dans presque toutes les circonscriptions électorales, défi que beaucoup de partis et regroupements politiques actuellement au pouvoir n’ont pas relevé. C’est pour dire qu’il y a beaucoup de bruits dans le zoo politique congolais pour rien comme pour confirmer un vieil adage qui dit que les  tonneaux vides sont ceux qui font le plus  de bruit. 

Ce spectacle auquel nous assistons lors du dépôt des candidatures à différents échelons, doit sérieusement interpeller le Secrétariat général en charge des partis politiques, lui qui a les prérogatives d’agréer un parti ou regroupement politique. 

Que la RDC compte aujourd’hui plus de 900 partis politiques doit paraître ridicule aux yeux de l’opinion tant nationale qu’internationale. Ce pays doit être le seul au monde à totaliser un tel chiffre. Le comble c’est le fait que la plupart de ces partis politiques ne remplissent pas les critères fixés par la loi. Il y a donc de la complaisance dans le chef du ministère à qui incombe la responsabilité d’accorder l’autorisation de fonctionnement aux formations politiques. 

Pour revenir à la situation actuelle dans de nombreux partis politiques qu’on peut qualifier « d’alimentaires », il appartient à leurs autorités morales ou présidents de changer de fusil d’épaule s’ils tiennent à gagner quelques sièges au niveau provincial ou communal. Pour ce, ils doivent s’abstenir des choix hasardeux. Il est vrai que ce ne sont pas eux-mêmes qui désignent les candidats mais plutôt les présidents de leurs structures à la base. Cependant, pour une meilleure approche, des instructions précises et rigoureuses doivent être dictées à ces derniers pour éviter la négligence dans des décisions à prendre. 

À titre exemplatif, nous prenons le cas d’un parti politique dont nous taisons le nom. Un des candidats à la députation nationale, choisi par un responsable à la base, s’est désisté au moment où cette formation politique avait déjà versé sa caution et ce, à quelques jours de la clôture de dépôt des candidatures. Quel préjudice pour ce parti ! Pour éviter pareil désagrément pour les élections provinciales et municipales, il a été créé une commission d’examen de dossiers des candidats. Cette approche  devrait servir d’exemple à d’autres partis et regroupements politiques.     Muke MUKE 

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