Le collectif d’avocats du chauffeur et du garde du corps du député Chérubin Okende a rappellé, le lundi 31 juillet, la justice sur leur requête introduite auprès du Procureur général près la Cour de cassation.
Me Jules Bongombe, président du collectif d’avocats Papy Ngaka et Nico Kabunda Ntambi, respectivement chauffeur et garde du corps de Chérubin Okende, a affirmé qu’ils ont rappelé aux autorités politiques et judiciaires le droit à la défense.
« On est en train de violer la liberté de la défense. Qu’on nous accorde la liberté de faire notre travail en entrant en contact avec nos clients afin d’évaluer ce dossier extrêmement sensible« , a déclaré Me Jules Bongombe.
Celui-ci a laissé entendre que « la requête introduite n’aboutit pas parce qu’il y a un problème« . Et d’ajouter : « Pendant tout ce temps, nos clients devraient être présentés devant leur juge naturel. Ça pose déjà un problème sur le plan de droit et sur le plan social. On ne sait pas s’ils sont en sécurité ou en bonne santé« .
Le collectif d’avocats du chauffeur et du garde du corps s’est plaint du fait que ces manœuvres entretenues par la justice congolaise ne peuvent pas constituer un exemple pour les avocats actuellement en formation. « Nous demandons seulement l’application de l’article 19 de la Constitution« , a-t-il demandé.
Dans une correspondance adressée au Procureur général près la Cour de cassation, les avocats Timothée Mukeng et Jules Bongombe en charge de la défense du commissaire Nico Kabunda Ntambi et Papy Ngaka ont déploré la violation des droits de la défense de leurs clients. Ces derniers sont détenus dans le cadre des enquêtes lancées après le meurtre de l’ex-ministre des Transports et Voies de communication, le 13 juillet à Kinshasa.
Depuis le vendredi 14 juillet, selon ces avocats, « aucun membre du collectif n’a été autorisé à s’entretenir avec leurs clients. Toutes les demandes faites par les avocats ont été systématiquement rejetées par la commission mise en place de l’instruction préparatoire au commissariat provincial de la police nationale de Kinshasa« .
Maîtres Timothée Mukeng et Jules Bongombe ont dit s’en remettre aux mains du Procureur général près la Cour de cassation, garant d’une bonne administration de la justice pour instruire les membres de la commission afin de leur permettre d’entrer en contact avec leurs clients et de les assister en vertu de l’article 19 alinéa 4 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006, telle que modifiée à ce jour.
Celui-ci stipule: « Toute personne a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister par un avocat de son choix et ce, à tous les niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction préjuridictionnelle« .
Au cas où sa requête ne serait pas prise en considération, le collectif d’avocats du chauffeur et du garde du corps de Chérubin Okende menacerait de saisir la Cour constitutionnelle et les instances judiciaires internationales.
Considérés comme premiers suspects, le commissaire Nico Kabunda Ntambi et Papy Ngaka sont en détention depuis jeudi 13 juillet, jour de la découverte du corps sans vie du député Chérubin Okende. Rachidi MABANDU