Selon un rapport récent de la FAO, la RDC dépense au moins 1 milliard de dollars américains par an pour l’importation des vivres. Une telle dépense paraît superflue vu des millions de terres arables et des riches espèces halieutiques dont dispose ce pays. D’ailleurs, selon les experts attitrés de cette organisation onusienne chargée de l’agriculture et l’alimentation, la RDC est capable de nourrir toute l’Afrique après avoir satisfait les besoins de sa propre population.
Mais malheureusement, en dépit des vœux pieux de différents pouvoirs qui se sont succédé à la tête du pays selon lesquels l’agriculture est la priorité des priorités, rien de concret n’est fait pour faire de l’agriculture la principale activité productive du pays.
D’ailleurs, la preuve la plus patente pour justifier notre affirmation est le fait que la part du budget national allouée au secteur de l’agriculture, développement rural, pêche et élevage n’atteint même pas 5%,alors que l’Accord de Maputo (Mozambique), auquel la RDC a librement souscrit le fixe à 10%.
II est inadmissible de constater que la RDC compte parmi les pays dont certains coins souffrent de l’insécurité alimentaire. Il est également incompréhensible que les Congolais se nourrissent de chinchards et autres vivres frais dont la valeur nutritive n’est pas garantie. Car, s’interrogent d’aucuns, qu’y a-t-il de nutritif dans des aliments qui ont passé près d’un mois dans des paquebots en provenance de la Namibie et d’autres pays lointains ?
II est révoltant que les ressortissants d’un pays qui regorge d’espèces halieutiques rares puissent se nourrir de cette manière-là.
Par rapport à cette situation, il sied de se poser la question de savoir pourquoi on en est arrivé à ce niveau. Il faut avouer qu’il s’agit principalement d’une question de manque de vision claire et de volonté politique dans le chef des dirigeants congolais. Des années durant, des discours ont été prononcés et des plans de relance agricole mis en œuvre sans que des moyens financiers et matériels soient mis à disposition pour la matérialisation de tous ces vœux.
En plus, il faut reconnaître une certaine paresse dans le chef des Congolais. Pour preuve, nous pouvons sillonner tout le territoire national, de l’est à l’ouest, du nord au sud en passant par le centre, l’on trouvera de vastes étendues de terre inexploitées alors qu’elles auraient dû servir de fermes.
L’autre défi à relever dans ce secteur concerne la réhabilitation /construction et l’entretien des voies de desserte agricole qui se trouvent dans un état général de délabrement total. À ce propos, il faut saluer la création de l’Office des voies de desserte agricole (OVDA). Mais encore faut-il que le Fonds national d’entretien routier (FONER) puisse doter cet office de moyens financiers nécessaires pour lui permettre de s’acquitter comme il se doit de sa noble mission.
En outre, le gouvernement devrait recréer une banque de crédit agricole (BCA), comme il en a existé dans le passé, pour aider les opérateurs économiques de ce secteur à promouvoir leurs activités.
À analyser tous les paramètres objectifs, la RDC est capable d’assurer la sécurité alimentaire de sa population avec une détermination tous azimuts et une volonté politique clairement affichée. Pour ce, il faut des responsables prêts à des sacrifices pour l’intérêt supérieur de la nation. Muke MUKE