Au cours d’un point de presse, le Coordonateur de la Diaspora congolaise fédérée (DCFC), Jeef Pambi, a donné son point de vue quant à la tenue des IXèmes jeux de la Francophonie à Kinshasa. Pour lui, l’agression de la RDC par un autre État membre de la Francophonie constitue une violation grave du droit international qui devrait entraîner des sanctions envers le pays agresseur. Et voire, une suspension de la participation de la RDC à cette organisation.
« Notre position sur la Francophonie est claire. Nous ne sommes pas d’accord avec cette organisation dans son ensemble parce que lorsque l’on se met ensemble il y a des clauses de non violation de territoire que les membres Etats doivent respecter. Or, il se trouve que la République démocratique du Congo fait face à une violation grave de son territoire par un membre de la francophonie, un État faisant partie de cette organisation. Un État, d’ailleurs, quasi anglophone mais qui est à la tête d’une organisation francophone ce qui est une aberration« , a relevé Jeef Pambi.
Le coordonateur de la DCFC estime qu’un autre pays, pas seulement la RDC, bien qu’elle compte parmi les grands pays francophones, devrait présider cette organisation. « C’est pratiquement une sorte de mépris pour la RDC, une mastodonte francophone, mais aussi pour les autres pays de se voir diriger par une petite nation. Ici, je ne vois pas le peuple rwandais, je parle de l’Etat et du gouvernement qui sont plus anglophones que francophones et par-dessus le marché un agresseur de notre pays sans que les autres membres de l’organisation, particulièrement la France, pour ne parler que du gouvernement français, ne puisse clairement prendre position, et condamner cette violation de notre territoire« , a fustigé l’orateur.
Sur ce point, notre position, a-t-il renchéri, est on ne peut plus claire, la RDC devrait d’ailleurs suspendre sa participation dans cette organisation. De plus, cette organisation, qui est culturelle fait plus la promotion de la culture française et non de la culture congolaise. Donc, elle ne nous est pas très utile et encore moins indispensable.
Jeef Pambi a souligné le côté sacré de la vie humaine face à un gain qui n’en vaut peut-être pas la chandelle car, grâce à ses richesses, est capable de s’offrir de belles infrastructures. « Il est vrai que l’organisation de ces jeux a des avantages à un certain niveau, mais ici il faut considérer cela par rapport, à l’avantage sur le plan national. Notre pays souffre atrocement de l’agression que nous subissons d’un autre État membre de la Francophonie avec ses alliés et la vie de nos concitoyens, de nos mamans, de nos enfants, nos frères et sœurs, nos papas particulièrement dans l’est du pays est sacrifiée. Et pourtant la vie n’a pas de prix, on peut bien dire que l’on va bénéficier des infrastructures. Je vais être clair là-dessus la responsabilité est partagée lorsque l’on veut être pris au sérieux on doit commencer par se prendre soi-même au sérieux. Ce n’est pas l’argent qui manquerait à la RDC pour construire des infrastructures du genre, nous saluons ce qui est fait, mais ce ne sont pas les moyens qui manquent à notre pays. Nous pouvons le faire si nous considérons les millions voire les milliards qui sont détournés chaque jour dans ce pays. Donc, ce n’est pas l’argent qui nous manque pour brader notre souveraineté nationale ».
Évoquant entre autres l’absence de la Secrétaire Générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, aux Jeux organisés à Kinshasa, l’intervenant a jugé la réaction du ministre des Affaires étrangères toute à fait proportionnelle. Selon lui, il n’y a pas meilleure réponse que celle donnée par la partie congolaise. Pour le Coordonateur de la DCFC, s’il y a des démarches à faire elles devraient se faire au niveau diplomatique. « puisque c’est l’organisation qui tient ces jeux, ce n’est pas au gouvernement congolais d’adresser une invitation particulière au SG. Le gouvernement a donné la réponse qu’il fallait et nous soutenons cela à cent pour cent et nous pensons qu’il devrait camper sur cette position qui est acceptable pour nous« , a déclaré Jeef Pambi.
Et de rajouter « vis-à-vis de ma position envers la Francophonie par rapport au mépris que l’on subit, j’aurais appelé à un boycott de ces jeux« . FST