Faudrait-il y voir la baraka ? S’agirait-il de l’alignement des planètes ? Possiblement. Toujours est-il que dans son concours de saut d’obstacles que constituent les trois challenges majeurs de l’année en cours, Fatshi en a franchi deux. Avec succès. Fin janvier et début février, Kinshasa s’est offert le Pape François. Il y a moins d’une semaine, la capitale rd congolaise vient de gagner le pari des jeux de la francophonie .De quoi donner des ailes à notre » Fatshi national « .
Au demeurant, qui reprocherait au Président de surfer sur cette dynamique positive ? Ne dit-on pas qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud ? En politique comme en sport, il faut profiter du temps fort. Alors, jamais deux sans trois ? Vu de la Fatshisphère, poser la question, c’est y répondre. Cap sur les élections en décembre. Promis- juré. Et comme sous les tropiques africaines , on n’organise pas ou ne finance pas les élections pour les perdre, on peut imaginer la suite .
Seulement voilà, le troisième défi n’est pas tout à fait de même nature que les deux premiers challenges. Si pour la visite du Souverain pontife et les jeux de la francophonie, le Gouvernement détenait entre ses mains le levier essentiel de la réussite de ces deux rendez-vous, il n’en va pas de même pour les élections.
Ici, tout ne dépend pas que du Pouvoir. Les scrutins étant l’affaire de toutes les parties prenantes. Et comme compétition, les élections supposent forcément la présence des « compétiteurs« . Or, jusqu’à ce jour, pas grand-chose ne plaide pour un match mettant aux prises au moins deux camps opposés. En clair, à part une certaine « opposition gentille » – il y en a toujours existé dans ce pays sous tous les régimes -, aucun challenger de poids au Président sortant ne dit du bien du processus électoral en cours. Les opposants ont-ils raison ou ont-ils tort ?
Difficile de trancher dans un pays où chacun voit midi à sa porte. Toujours est-il que cette absence de consensus même à minima, cet accord sur le désaccord n’est pas de bon augure pour la tenue d’élections réellement inclusives. Illusoire dans ces conditions de rêver d’un après-scrutin apaisé. Impossible de guérir de ces élections comparables à un remède plus dangereux que le mal qu’il est censé soigner. Ces élections- formalités que l’on organise rituellement dans nombre de pays du Continent pour sauver les apparences du « standard démocratique« .
Quitte à croire et à faire croire que la démocratie se réduit aux élections. Quitte aussi à donner l’impression que les élections constituent une fin en soi, mieux la fin dernière. Alors qu’elles ne sont qu’un des moyens de l’exercice de la souveraineté populaire.
Le hic, c’est que pour ce troisième défi, l’obstacle comme dans le sport équestre, peut se présenter sous mille et une formes. José NAWEJ