* L’Exécutif Sama, par la voix des ministres Muyaya et Kazadi, a lancé cet appel à l’occasion du briefing presse de lundi 17 juillet consacré essentiellement aux mesures prises pour stabiliser le franc congolais.
Par la voix de ses deux ministres, Patrick Muyaya et Nicolas Kazadi, le Gouvernement Sama appelle à la mobilisation de tous les Congolais pour faire échec à la stratégie du chaos. Les ministres de la Communication & Médias et des Finances ont dénoncé la stratégie du chaos que l’ennemi tente d’installer au pays. Que ce soit l’assassinat de Chérubin Okende, ministre des Transports & Voies de communication démissionnaire, qu’il s’agisse du phénomène des kidnappings observé ces derniers temps dans la capitale, renforcé par les rumeurs sur le trafic d’organes humains, le tout procède de cette stratégie. Les deux ‘’Warriors’’ ont dénoncé cet état des choses lors d’un briefing presse qu’ils ont animé conjointement le lundi 17 juillet courant consacré essentiellement aux mesures prises pour stabiliser le franc congolais.
«Ça fait plusieurs mois, que nous avons (…) plusieurs poches d’insécurité. Vous avez suivi ici, on parlait de vente d’organes, on n’a jamais vu un seul cas qui a été présenté, on a parlé des kidnappings, il y a un contexte général où on veut semer le chaos, où on veut perturber tout ce qui se prépare, notamment les Jeux de la Francophonie, encore en fin d’année les élections. Nous comme gouvernement, nous considérons que l’assassinat de notre collègue au gouvernement est un acte grave qui porte atteinte même à tous les symboles de la République».
« Personne ne peut dire comment les événements se sont passés »
Le porte-parole du Gouvernement a fustigé le fait que plusieurs personnes sur des réseaux sociaux soient devenues des enquêteurs en désignant des coupables, alors que les enquêtes sont en cours au Parquet général et à l’Auditorat militaire. Aussi demande-t-il à ces personnes de se présenter au Parquet général ou à l’Auditorat militaire pour faire la déposition d’informations dont elles disposeraient, susceptibles d’apporter la lumière sur ce drame qui affecte tous. «Parce qu’aujourd’hui, précise Patrick Muyaya, beaucoup de choses ont été dites, mais personne ne peut vous dire avec certitude comment les évènements se sont passés».
« CONTRIBUER A AMENER LA LUMIERE »
La disparition tragique de Chérubin Okende a touché tous les membres du Gouvernement, à commencer par le président de la République. Si bien que le jour de son assassinat, ce dernier a annulé ses activités, y compris le Premier ministre. Par conséquent, a souligné Patrick Muyaya, le Magistrat suprême a dû tenir une réunion de sécurité le lundi 17 juillet courant «pour s’assurer que des dispositions sont prises pour renforcer la sécurité et éviter que ceux qui pensent que par le chaos ils peuvent freiner l’élan dans lequel nous sommes, puissent être dissuadés. Pour cela nous comptons sur la collaboration de tous les Congolais. Si vous aviez vu quelque chose, si vous aviez entendu quelque chose, vous pouvez contacter le Parquet, donner des éléments pour contribuer à amener la lumière. Cela va contribuer à la sécurité collective sur laquelle que nous sommes en train de travailler».
Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a, quant à lui, embouché la trompette en dénonçant «une tentative d’installer le chaos», une stratégie qui n’est pas un phénomène nouveau. Pour argumenter ses propos, il a fait une piqûre d’histoire, en rappelant les différentes dates qui ont marqué dans le passé cette stratégie du chaos. En 2018 lors des élections avec la divergence à Genève ; entre 1996 et 1997, durant la transition consécutive à la Conférence nationale souveraine, alors qu’on était si proche des élections. Il faut aussi se référer en 1961, au mois de juillet, après l’indépendance…
« NOUS VOULONS QUE NOTRE PAYS PROGRESSE »
Et de se poser cette question en tant qu’acteur politique congolais : à qui profiterait ce crime puisqu’il s’agit bien d’un crime ?
L’argentier congolais estime que «c’est une occasion pour que les Congolais se réveillent et qu’ils disent : ça nous ne voulons plus, nous avons compris, nous ne sommes pas un jouet, nous ne sommes pas un laboratoire, nous sommes un pays, des gens qui ont assez souffert de toutes ces ingérences, de toutes ces mains noires externes avec des complicités internes et nous disons stop, c’est fini !».
En guise de conclusion, le ministre des Finances en a appelé ses compatriotes à une prise de conscience collective pour sauver le pays, le seul patrimoine qu’ils ont en commun.
«Aujourd’hui, nous sommes éveillés, nous sommes mûrs, nous ne voulons plus ça pour notre pays. Nous voulons que notre pays progresse et qu’il sorte de cette parenthèse noire qui dure depuis 1997. Qu’il trouve sa liberté et qu’il se retrouve lui-même. C’est l’enjeu de cette élection. Raison pour laquelle beaucoup de gens ne veulent pas de cette élection. Parce que tous les signaux indiquent que cette élection sera l’une des meilleures en termes démocratique et de paix. Donc, levons-nous, soyons solides. Nous savons que nous prenons des risques, nous savons qu’il n’est pas exclu, dans cette stratégie de chaos, qu’on cherche à cibler d’autres personnes, peut-être dans le camp adverse pour semer le désordre et opposer les Congolais. Mais nous disons non. Nous ne voulons pas entrer dans ce jeu. Nous gardons ce pays et nous n’avons que ce pays et nous y tenons», a-t-il déclaré. Kléber KUNGU