Le spectacle qu’offre le centre-ville de Kinshasa est tellement hallucinant que la situation devient vraiment insoutenable. Le périmètre qui va de la jonction des avenues Kasaï et Rwakadingi en passant par l’avenue du Commerce jusqu’à Itaga présente l’image d’une porcherie où l’insalubrité cohabite avec un désordre indescriptible. C’est comme si nous étions dans une jungle. Une jungle envahie par des vendeurs qui y dictent leurs lois !
L’avenue du Commerce qui a été totalement réhabilitée quelques mois après l’investiture de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en qualité de président de la République, se trouve actuellement prise d’assaut par des vendeurs impénitents qui étalent leurs marchandises à même le sol’. Ils ont rétréci cette avenue compliquant ainsi dangereusement la circulation des véhicules, des motos et des piétons. À vivre la situation sur le terrain, personne ne peut s’imaginer qu’on se trouve au centre d’une grande capitale qu’est Kinshasa.
Depuis le début des travaux de rénovation du Marché central de Kinshasa, le désordre s’est installé en s’amplifiant dans les alentours de ce grand lieu de négoce où l’indiscipline des vendeurs rivalise d’ardeur avec l’irresponsabilité des dirigeants. Le contrat desdits travaux a suscité une grande polémique au point où l’Inspection générale des finances (IGF) s’est invitée dans le débat. Jusqu’à ce jour, sur le site, on ne sent aucune avancée des travaux en dépit des recommandations de ce service financier. D’aucuns se demandent ce qui se passe au juste autour de la fameuse rénovation tant vantée au début par les autorités urbaines.
À l’allure où vont les choses, si des mesures drastiques ne sont pas prises pour remettre de l’ordre sur le terrain, il faut s’attendre des conséquences incalculables de ce désordre. Nous risquons de nous réveiller un bon matin et nous trouver en face d’une bagarre généralisée où les uns et les autres s’affrontent pour l’occupation de l’espace.
Tous responsables
Dans cet imbroglio vécu au centre-ville de la capitale rd congolaise, il faut reconnaître que nous sommes tous responsables, excepté les hommes de média qui n’ont cessé d’interpeller les autorités sur cette question. Le gouvernement central aussi bien que l’Exécutif provincial de Kinshasa n’ont jamais considéré l’ambiance infernale qui règne dans le périmètre du Marché central de Kinshasa comme un problème très sérieux. Pourtant, c’est depuis des lustres que la grande avenue Rwakadingi et ses environs sont littéralement pris d’assaut par une multitude de vendeurs qui y exercent leurs activités. Depuis des années, les véhicules ne peuvent plus circuler sur cette avenue comme sur les autres rues voisines. L’imbroglio est total au point où l’on se demande si la ville est réellement gouvernée.
Le plus inquiétant est le silence des élus de Kinshasa face à cette incurie qui a plongé la capitale dans la descente aux affaires. À ce propos, le vote de la motion de censure contre Godé Mpoyi, président de l’Assemblée provinciale, a provoqué rires et étonnement d’autant plus que le gestionnaire au quotidien de la ville, qui mérite objectivement pareil sort a été épargné de la guillotine des élus provinciaux. Incroyable et incompréhensible !
La solution idéale à cette problématique de l’envahissement des espaces publics par des vendeurs consiste à faire retourner tout ce monde aux travaux productifs particulièrement les travaux de la terre. Les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de la RDC ont toujours déclaré l’agriculture priorité des priorités, mais concrètement rien ne se fait. Le moment est venu de transformer ce qui ressemble aujourd’hui à un slogan en réalité palpable. Muke MUKE