La clé de voûte d’un Etat de droit, c’est un appareil judiciaire fort et indépendant, capable de fonctionner sans parti pris, sans pression et sans ingérence. Dans cette perspective, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a procédé au lancement du projet de Promotion de l’Etat de droit en République démocratique du Congo (Prola), jeudi 29 juin dernier, à Kinshasa. Mise en œuvre par Tetra Tech MSI, ce programme vise à accompagner le secteur de la justice, à appuyer les efforts de lutte contre la corruption et à promouvoir un accès égal et équitable à la justice en RDC.
Prévu pour 5 ans, de février 2023 à février 2028, avec un financement à hauteur de 14 millions de USD, Prola s’articule autour de trois principaux objectifs. D’abord, accroitre la transparence, la redevabilité et l’intégrité au sein du système judiciaire. Ensuite, renforcer la capacité de la société civile d’exiger l’engagement du gouvernement en faveur de l’indépendance du système judiciaire et contribuer à la réforme de celui-ci. Enfin, élaborer et tester des projets pilotes visant à accroitre l’accès à la justice pour tous, de manière égale et équitable.
Le Chef du projet Prola, Daniel Dobrovoljec, a souligné que la rencontre du jour est aussi une occasion pour des échanges et du dialogue avec les différents partenaires.
Une coordination afin d’éviter des duplications
« Le lancement de notre projet nous permet non seulement de présenter les objectifs mais aussi d’ouvrir le dialogue, des échanges et des recommandations avec nos partenaires. Les partenaires de référence tels que le ministère de la Justice, le Conseil supérieur de la magistrature, des organisations internationales, ou bilatérales de coopération ou de développement avec qui nous avons établi des liens de coordination et la société civile« , a fait savoir l’orateur.
Et de rajouter, une partie du budget sera utilisée pour un programme de subvention pour des ONG congolaises pour des activités de sensibilisation des populations en particulier les populations vulnérables. Notre approche privilégie la coordination de nos activités avec les autres partenaires techniques et financiers afin d’éviter les duplications toujours préjudiciables mais de favoriser la synergie avec d’autres projets. Cette coordination se fera prioritairement à travers le groupe thématique justice et droits humains mis en place par le ministère de la Justice.
Avant la présentation proprement dite du projet par projection, le directeur de mission de l’USAID/RDC, John Dunlop, a de son côté, indiqué qu’à travers le projet Prola, l’USAID pilote une approche de justice orientée vers les personnes, qui porte sur la satisfaction des besoins quotidiens des citoyens en matière de justice. Au moment où la RDC réalise des progrès sur le plan de la réforme judiciaire au niveau institutionnel, la participation active des parties prenantes et l’attention constante portée à la manière dont les citoyens interagissent avec le secteur de la justice seront essentielles.
Présente à cette journée de lancement, Faida Mwangilwa, consultante genre et activiste des droits des femmes, espère voir un véritable accès à la justice des femmes à travers la mise en œuvre de ce programme. « On ne va pas continuer à travailler sur la consolidation du processus démocratique sans pour autant promouvoir l’Etat de droit. Nous attendons beaucoup de ce projet surtout pour permettre aux femmes d’avoir accès à la justice mais aussi à tous les citoyens particulièrement les jeunes de pouvoir comprendre les valeurs de tolérance de paix et nous apprécions particulièrement l’approche intégrée où beaucoup d’intervenants vont être ensemble et voir dans quelle mesure avec le pouvoir judiciaire consolider l’Etat de droit« .
Les officiels du ministère de la Justice et Garde des Sceaux, du Conseil supérieur de la magistrature ainsi que diverses parties prenantes ont pris part à cette rencontre. Fyfy Solange TANGAMU