Beaucoup de projets sans impact réel sur la vie des paysans

Selon les statistiques fiables recueillies sur terrain, la grande partie de la population congolaise vit dans les milieux ruraux. Le développement de la RDC doit donc partir de la base. Mais force est de constater que la part du budget national réservée à la promotion de nos milieux ruraux est très faible. La conséquence immédiate est que les conditions de vie des populations ne peuvent être que précaires.

Pour remédier tant soit peu à cette situation, le gouvernement crée des projets ou programmes qui sont financés par les Partenaires techniques et financiers (PTF) dont les coûts sont généralement très élevés. Mais il se constate malheureusement  que sur le terrain, l’impact de ces projets ou programmes n’est pas très visible. Tout compte fait, c’est le personnel qui y preste qui en tire les plus grands dividendes à cause des primes mirobolantes et des frais de mission attractifs qu’il perçoit.

Cette manie de créer de telles structures qui balkanisent en fait l’administration publique ne favorise pas le développement réel du pays. D’ailleurs, lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa en présence du ministre de l’Agriculture, un ancien Directeur général de la FAO avait déclaré haut et fort que les projets ou programmes ne développeront pas les pays africains. Peut-on commenter une telle déclaration sortie de la bouche d’un haut responsable onusien ?

Concernant la RDC, il est impératif que les autorités gouvernementales sachent que les PTF ne viennent qu’en appui à leurs actions. Elles ne doivent donc pas espérer sur ce partenariat pour l’avenir de leurs pays. Il sied de procéder à des réformes structurelles profondes pour poser les bases solides d’un vrai développement.

Par ailleurs, nous devons comprendre que l’exode rural à grande échelle que la RDC enregistre actuellement est la conséquence de mauvaises conditions de vie dans l’arrière- pays qui poussent les paysans à aller chercher mieux en ville. En définitive, la solution idoine consiste à doter le ministère du Développement rural d’un budget consistant susceptible de lui permettre de faire promouvoir les milieux ruraux.

 À ce sujet, il sied de rappeler que l’Accord de Maputo auquel la RDC a adhéré librement recommande aux pays africains d’allouer au moins 10% de leurs budgets nationaux à l’agriculture et au développement des milieux ruraux. Il faut que la RDC respecte cet engagement pour mettre fin à la politique des projets / programmes dont la pérennité pose toujours problème. Muke MUKE

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