Pénurie de maïs : augmentons la production locale !

Une forte délégation ministérielle venue de Kinshasa avec à sa tête, le vice Premier ministre, ministre de l’Economie nationale, s’est rendue dernièrement en Zambie pour négocier l’achat de maïs en vue de faire face à la pénurie de ce produit sur le marché local. 

Alors que la RDC dispose de près de 80 millions d’hectares de terres arables qui font potentiellement d’elle un véritable grenier de l’Afrique, il est inadmissible que ce pays aille commander des vivres ailleurs. Cette situation est la conséquence de manque d’organisation tout simplement.

Pourtant il existe un grand parc agroalimentaire à Bukanga Lonzo qui fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps. Il suffit tout simplement de le relancer pour résoudre cette question parce  qu’il ne suffit que de trois mois pour planter et faire la  récolte de maïs.  Alors qu’elle dispose de tous les atouts pour assurer la sécurité alimentaire de sa population, la RDC préfère prendre le raccourci en s’humiliant devant la Zambie.

À ce sujet, il importe de rappeler que dans ses rapports annuels, la FAO a toujours stigmatisé le fait que la RDC dépense plus ou moins 1 milliard de dollars américains par an  pour l’importation des vivres alors que cet argent aurait dû servir amplement à investir dans le secteur agricole.

En outre, la RDC  a adhéré au Protocole de Maputo qui oblige chaque pays membre à allouer au moins 10 % de son budget annuel à l’agriculture, mais elle n’a jamais respecté cette clause. C’est à peine que le pays décaisse effectivement 1% du montant du budget affecté à l’agriculture.

Concernant  la recherche agricole, d’aucuns se posent la question de savoir si le gouvernement se soucie du fonctionnement de l’Institut national d’études et de recherches agronomiques (INERA) 

Par ailleurs, dans le même registre de l’irrationalité, il y a lieu de stigmatiser la création d’un ministère de la Pêche et Elevage à côté de celui de l’Agriculture alors que le gouvernement n’arrive pas déjà à financer ce dernier. Encore que le pays ne s’est jamais doté d’un chalutier  bien qu’il soit traversé de part en part de plusieurs fleuves, lacs et ruisseaux.

Dans le cas d’espèce, le gouvernement devrait trouver des moyens appropriés pour mettre en place et faire exécuter une politique agricole réaliste pour en arriver à l’autosuffisance alimentaire de sa population et exporter vers d’autres pays qui souffrent de la pénurie de farine. La RDC ne manque pas ces moyens- là.

A quelque chose malheur est bon, dit- on. Cette crise de maïs au Grand Katanga et au Grand Kasaï  doit interpeller les autorités congolaises et la population elle- même. Sans le travail, un pays ne peut pas progresser. Or, à analyser le comportement des Congolais, il est regrettable de constater qu’ils passent le plus clair de leur temps dans des futilités en lieu et place des activités qui font avancer leur pays. Muke MUKE

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