Après avoir causé des millions de morts à travers toute la planète, le Covid 19 n’est plus considéré comme une urgence sanitaire mondiale. Telle est la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) après le constat de la baisse sensible de cette pandémie dans le monde. A la suite de cette prise de position de l’OMS, les Congolais ont aussitôt réclamé l’annulation du test covid imposé à tous les voyageurs empruntant les vols aériens. Cette taxe était devenue un lourd fardeau sur le dos de pauvres congolais qui en avaient déjà assez de plusieurs tracasseries. Son inopportunité est aujourd’hui flagrante.
Dans les entrefaites, répondant à une question orale lui adressée par la sénatrice Francine Muyumba, le ministre de la Santé publique, Hygiène et prévention a révélé qu’il a déjà écrit au Premier ministre pour lui demander la levée de l’obligation du test covid auquel étaient soumis tous les passagers à bord des avions. «Nous encourageons le ministre de la Santé à pouvoir obtenir une décision urgente pour son annulation, car le peuple souffre déjà assez et on ne peut pas continuer à l’escroquer à ciel ouvert », a-t-elle martelé.
En outre, les Congolais ont le droit de savoir comment ont été gérées les ressources générées par cette taxe tant il est vrai que ce sont des sommes mirobolantes qui ont été encaissées par le trésor public suite à cette opération qui a duré plusieurs années. En principe, après les soupçons de détournement qui ont pesé sur l’ancien ministre de la Santé publique et qui lui ont coûté quelques jours au centre pénitentiaire et de rééducation de Makala, un audit sérieux aurait dû être engagé pour connaître l’affectation et l’utilisation des fonds générés par cette opération. Mais rien de tel n’a été fait.
Si le Premier ministre parvenait à prendre un décret allant dans le sens de la demande du ministre de la Santé publique, ça serait un ouf de soulagement dans les milieux de nombreux voyageurs qui considèrent cette taxe comme une véritable tracasserie alors que le covid 19 a été pratiquement vaincu.
Cependant, le gouvernement ne devrait pas se limiter à cette décision. Il faudrait lancer une vaste campagne de sensibilisation pour la lutte contre les maladies des mains sales auxquelles la population est exposée à tout moment à cause de l’environnement insalubre dans lequel elle vit à travers tout le territoire national.
Pour rappel, le covid 19 a causé énormément des dégâts tant sur le plan sanitaire qu’économique. Hormis les victimes humaines qui ont été emportées par cette pandémie, il sied de faire allusion aux conséquences socio-économiques qu’il a provoquées : l’économie mondiale a été sérieusement secouée, beaucoup d’entreprises ont mis la clé sous paillasson, de nombreux travailleurs ont perdu leurs emplois, etc…. L’économie congolaise qui était déjà fragile et qui dépend en grande partie de l’extérieur, a subi un grand coup dont elle n’arrive pas encore à se relever jusqu’à ce jour.
Comme le covid est en voie de disparition suite à la combinaison d’ailleurs de grandes nations occidentales qui ont été frappées de plein fouet, la RDC ne doit pas se permettre de dormir sur ses lauriers comme si elle avait joué un rôle majeur dans la disparition de ladite pandémie. L’Etat a l’obligation de prendre des mesures préventives pour éviter qu’une telle catastrophe ne survienne sur le territoire national étant donné qu’il ne dispose d’aucun arsenal sanitaire pouvant lui permettre d’éviter un cataclysme. Mais à voir ce qui se passe sur le terrain, surtout dans nos marchés de fortune créés ci et là et dans ce que nous pouvons appeler camps de concentration tel que le quartier Paka Djuma, nous pouvons dire que les autorités ne prennent pas encore la mesure du danger qui guette notre société. Muke MUKE