*Durant six mois, tous les droits, taxes et redevances sur l’importation de maïs sont suspendus afin d’inciter les importateurs locaux à accroitre leurs volumes d’importation.
Pour juguler la crise née de pénurie de la farine du maïs dans les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï, le gouvernement a pris une série de mesures. En premier lieu des mesures urgentes destinées à soulager les besoins urgents en approvisionnement, et en second lieu, celles structurelles visant à améliorer la production locale et régler ainsi le problème dans la durée. Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Vital Kamerhe, a expliqué les stratégies mises en place par le gouvernement au cours du briefing presse qu’il a co-animé hier lundi 15 mai avec le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Plus concrètement, l’Exécutif va accompagner les importateurs locaux de la farine de maïs et du maïs en grain avec une commande symbolique pour accroitre l’offre disponible et répondre dans l’immédiat à la demande urgente et pressante de cette denrée. Pour plus d’efficacité, le VPM Kamerhe fait savoir que les modalités pratiques de cet appui du Gouvernement seront définies par le ministère de l’Economie nationale avec les gouverneurs des provinces concernées.
Ce n’est pas tout. Liant le geste à la parole, le Gouvernement a décidé de la suspension pour une durée de six mois de tous les droits, taxes et redevances sur l’importation de maïs afin d’inciter les importateurs locaux à accroitre leurs volumes d’importation.
L’Exécutif national ne s’arrête pas là. Pour réduire les coûts de revient et soutenir la production locale, il suspend les droits, taxes et redevances (parafiscalité) à l’importation des intrants et engins agricoles. « Taxe zéro« , souligne le chef de l’Economie nationale.
Vital Kamerhe prône également l’élaboration conjointe avec les producteurs locaux, des fermiers, d’un Plan d’urgence d’accroissement de la production locale de maïs, assorti d’objectifs quantitatifs pour la prochaine saison agricole A. Selon le VPM de l’Economie nationale, les modalités de l’accompagnement du Gouvernement seront définies avec les ministères de l’Agriculture et celui des Petites et Moyennes entreprises.
A noter au nombre de ces mesures, la constitution des réserves stratégiques en produits de première nécessité pour prévenir, à tout moment, l’apparition des crises de ce genre ; l’élaboration urgente du Plan de ramassage de la production de maïs dans les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï, dont les modalités pratiques sont à définir par les autorités provinciales, avec la collaboration de la SNCC et des producteurs locaux.
Par la bouche de son ministre de l’Economie nationale, le gouvernement annonce « l’accompagnement du Service national via le ministère de l’Agriculture, pour renforcer ses capacités de production et accroitre sa productivité ; le renforcement de la surveillance du marché avec des outils d’alerte adéquats pour anticiper les éventuelles pénuries, décourager les pratiques des prix illicites et celle de rétention des stocks ; le soutien à la recherche locale en matière agricole, de pêche et de l’élevage notamment à travers l’INERA ; et la mise en place d’un Comité technique pour un suivi rapproché et une évaluation des mesures gouvernementales qui seront adoptées dans le cadre de ce dossier.«
L’option du gouvernement, souligne Vital Kamerhe, est de trouver une solution définitive à cette crise pour permettre aux Congolais de s’approvisionner localement. Le VPM indique que dans la suite de ce qui a été fait, il y a eu des rapports qui ont été dressés de manière préliminaire en Conseil des ministres, ensuite une réunion spéciale de la commission économique et financière du gouvernement qui était élargie.
Pour Kamerhe, « Il est question dans les mesures envisagées de réquisitionner les terres pour permettre aux Congolais de cultiver et de parvenir à l’objectif de l’autosuffisance alimentaire. »
Pour le Gouvernement, il est question d’opérer une transformation radicale des petits planteurs/producteurs, des agriculteurs, des petits exploitants familiaux, des fermiers, des groupements villageois, des coopératives et des ONG en grands opérateurs économiques.
Ainsi, assure Kamerhe, l’Etat, qui n’est pas agriculteur, jouera son rôle de régulateur et pourvoyeur des subventions en appuyant les structures intervenant dans le secteur agricole au titre de fonds d’interventions économiques. Didier KEBONGO