Haro sur les condamnations sélectives des violences 

* Des voix s’élèvent pour interpeller la Cenco et les quatre leaders d’opposition qui se sont abstenus de condamner les propos incendiaires à caractère tribal, des certains de leurs lieutenants et des mineurs qui se sont adonnés à jeter des projectiles sur les policiers.

Les réactions continuent à pleuvoir après la marche de l’opposition le samedi 20 mai à Kinshasa. Des voix s’élèvent de plus en plus pour décrier les condamnations sélectives de part et d’autre. Si côté opposition, des langues se sont déliées pour fustiger la répression violente des manifestants, côté pouvoir, on s’interroge encore sur l’impartialité de certains leaders politiques et religieux qui se sont jusque-là abstenus de condamner des propos incendiaires de certains députés estampillés ‘‘Ensemble’’. Motus et bouche cousue aussi à l’endroit de ces mineurs, mêlés aux manifestants, qui s’adonnaient à jeter des projectiles sur les policiers.

«Je suis étonné de constater qu’aucun membre de l’opposition (Katumbi, Matata, Fayulu, Sesanga) n’ait condamné les appels à la violence et à la haine tribale de Daniel Safu et Mukebayi. Avec une telle attitude, je me demande si ces leaders incarnent vraiment le changement», écrit sur son compte twitter Jean-Claude Katende, le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO).

A l’instar de cet activiste de la Société civile, d’autres observateurs montent au créneau pour interpeller les quatre initiateurs de la marche de l’Opposition (Martin Fayulu de l’Ecidé, Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République, Matata Ponyo de LGD et Delly Sesanga d’Envol) qui ont mobilisé des manifestants le samedi dernier ‘‘pour protester contre la vie chère, l’insécurité généralisée en RDC et l’opacité dans les préparatifs des élections prévues en fin d’année’’. 

Interpellation

Dans leurs réactions après cette marche de protestation, les quatre leaders ont vite fait de dénoncer la répression dont ils ont été victimes. Ils ont déploré aussi les arrestations brutales de leurs cadres et militants, mettant un accent particulier sur ce mineur qui a subi des sévices corporels de la part des forces de l’ordre.

De l’avis de certains analystes, autant ces leaders de l’opposition ont chargé le pouvoir, autant devraient-ils recadrer certains de leurs députés qui ont distillé des propos incendiaires à caractère tribal. De même, devraient-ils condamner ces mineurs qui lançaient des projectiles sur les hommes en uniforme.

Recadrer les fautifs

Loin de se cantonner aux quatre ténors de l’opposition, ces observateurs adressent la même interpellation au clergé catholique, à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui a toujours dénoncé les violences.

Au regard du tout récent communiqué de l’épiscopat congolais qui n’a pas été tendre avec le Pouvoir, ces analystes s’attendent également à une condamnation explicite des discours à caractère tribal proférés par des cadres de l’opposition. De même pour les mineurs violents.  

Ce qui a tout l’air d’une indignation à géométrie variable. Il importe donc d’éviter de faire deux poids, deux mesures. FDA

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