Blinken à Fatshi : les USA pour des manifestations pacifiques et des élections libres

Le Président de la République, Félix Tshisekedi s’est entretenu au téléphone, le mardi 23 mai, avec le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Les échanges ont porté sur le processus électoral en cours et le respect des libertés publiques. Les Etats-Unis ne se départissent pas de leur engagement en faveur du droit de se réunir, de la liberté d’expression et celle de la presse. Pour les USA, ce serment est inébranlable. Blinken l’a rappelé à Fatshi lors de leur entretien téléphonique. C’est ce qui ressort du condensé de cette conversation produit par le Département d’Etat et relayé par l’ambassade américaine à Kinshasa.

Les Etats-Unis soutiennent « le droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations, et l’engagement des États-Unis en faveur d’élections libres et équitables en RDC » est inébranlable. Cette position américaine survient quelques jours seulement après la marche réprimée de l’opposition et la présentation du fichier électoral.   

En effet, le samedi 20 mai courant, la marche de l’opposition « contre la vie chère« , l’insécurité grandissante dans le pays, et la misère du peuple congolais, le processus électoral chaotique, a été violemment réprimée par le pouvoir. Une manifestation initiée par les quatre figures de l’opposition à savoir : Martin Fayulu (Ecide), Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), Matata Ponyo (LGD) et Delly Sesanga (Envol).

CHAMP DE BATAILLE

La marche pacifique s’est transformée en un champ de bataille. Des policiers lourdement équipés faisaient face aux manifestants.

Outre des violences inouïes contre les manifestants, il s’en est suivi des interpellations de ces derniers. Bilan, plusieurs blessés. Les têtes d’affiche de l’opposition ont déploré l’usage disproportionné de la force face à la population venue manifester. Au lendemain de cette manifestation, la communauté internationale et l’Eglise catholique ont pris la tête des critiques contre le régime, dénonçant la répression des manifestations. Elles soutiennent l’enquête indépendante de la justice afin d’établir les responsabilités sur les violations constatées.

FICHIER ELECTORAL NON FIABLE

« L’engagement des Etats-Unis en faveur du droit de se réunir, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse est inébranlable; ces droits sont le fondement d’une démocratie saine. Nous soutenons le droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations. Nous soulignons l’importance d’exercer ces droits de manière pacifique« , indiquait un communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis envoyé à la presse.

En début de semaine, l’équipe d’auditeurs a déclaré le fichier électoral de la CENI fiable. Ce qui n’est pas du goût de l’Opposition qui juge le processus non crédible et à la solde du pouvoir. C’est dans cette optique que les leaders de l’opposition ont organisé un sit-in hier, jeudi 25 mai devant le siège de la Centrale électorale pour réclamer des élections libres et transparentes. La manifestation n’a pu avoir lieu, la police les en a empêchés.

LA ZONE NEUTRE VERROUILLEE

Très tôt, la police a verrouillé toutes les entrées menant vers le siège de la Centrale électorale, ne laissant le passage qu’aux élèves soit encore à d’autres travailleurs dont les bureaux se trouvent dans le périmètre barricadé, moyennant présentation d’une carte de service.

Les policiers feront savoir aux organisateurs de cette manif l’ordre du chef de l’Exécutif urbain qui a décrété la commune de la Gombe comme étant une zone neutre  et à ce titre on n’y accepte pas de manifestations publiques…

VIOLENCE  ACTUELLE

Les deux personnalités ont également discuté de la violence actuelle et de la situation humanitaire désastreuse dans l’est de la RDC. Le secrétaire Blinken a exprimé sa profonde préoccupation pour les personnes tuées, blessées, déplacées et rendues vulnérables par la violence. Il a noté les appels des États-Unis au Rwanda pour qu’il mette fin à son soutien au M23 et a réitéré la nécessité pour tous les acteurs étatiques de cesser de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés non étatiques.

Par ailleurs, Le secrétaire d’Etat américain et le président congolais ont discuté de l’importance et de l’urgence du retrait et du désarmement du M23 conformément au communiqué de Luanda. Ils ont également émis le voeu de voir toutes les parties de s’acquitter de leurs obligations, au regard du Communiqué de Luanda. Aussi de s’engager dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Les Etats-Unis ont réitéré leur préoccupation concernant les discours de haine et la rhétorique clivante.

Fyfy Solange TANGAMU

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