De 2019 à 2023, l’ONG HEAL AFRICA a mené de nombreuses campagnes des réparations des fistules, des prolapsus génitaux et autres complications gynécologiques au profit des survivantes des viols et autres abus sexuels dans le cadre du projet de Prévention et de réponse aux Violences Basées sur le genre (PRVBG), financé par le Fonds Social de la République Démocratique du Congo avec l’appui de la Banque Mondiale.
Plus de 5.000 femmes ont ainsi bénéficié des soins gratuits dans une approche holistique à l’hôpital Heal Africa de Goma, à l’Hôpital général de Référence de Mabalako, à l’Hôpital général de Référence de Beni et à l’Hôpital général de Référence de Lubero grâce à la Clinique Mobile d’uro-gynécologie de l’hôpital HEAL Africa de Goma. «Le traitement holistique prend en compte la prise en charge médicale, psychologique, la réinsertion socioéconomique et l’accompagnement juridique et judiciaire des victimes» souligne le psychologue Jacques Batenga, chef de projet PRVBG à Heal Africa lors du point de presse organisé ce 31 mars à Goma. Une grande satisfaction pour le visionnaire et promoteur de cet hôpital, le docteur Jonathan Muhindo Lusi «pour qui la femme doit être au cœur du développement d’une nation. Traiter quelqu’un, c’est l’aider à combattre l’ignorance, l’injustice, la maladie et la pauvreté».
En outre, ce projet a construit des services intégrés de prise en charge des survivantes, des maisons pour accueillir ces femmes, la formation des personnels sanitaires et l’organisation des audiences foraines pour permettre à la justice de sanctionner les bourreaux.
Formation des prestataires de santé
Par exemple, en décembre 2022 dans ses installations, dans la salle Jubilé, à Goma, l’ONG Heal Africa a remis des brevets de participation et des modules de formation à six prestataires des soins qui ont suivi pendant 70 jours, la formation sur les techniques et méthodes d’élimination totale de la fistule obstétricale comme pathologie gynécologique .La formation de ces prestataires, parmi lesquels 2 médecins d’hôpitaux généraux de référence, 2 infirmières de la maternité et 2 anesthésistes intervient dans un contexte où les indicateurs obstétricaux sont encore loin de s’améliorer.
«D’où la nécessité de former des prestataires pour qu’ils soient capables de donner le meilleur d’eux-mêmes à la nation congolaise en sauvant des vies des femmes», insiste le Docteur Jonathan Muhindo Lusi, co-fondateur et Représentant Légal de HEAL Africa. Ces médecins, infirmiers et anesthésistes sont venus de Lubero et Mabalako, respectivement des territoires de Beni et de Lubero pour suivre la formation sur les bonnes pratiques de la césarienne et la prise en charge des accouchements en milieu rural.
Des audiences foraines pour rendre justice aux victimes
Dans le cadre du projet de Prévention et de réponse aux Violences Basées sur le genre (PRVBG), financé par le Fonds Social de la République Démocratique du Congo avec l’appui de la Banque Mondiale, l’Ong Heal Africa a appuyé la tenue des audiences foraines à Lubero et Beni (avec le Tribunal Militaire de Garnison de Beni dans la cité de Cantine, Zone de Santé de Mabalako, à environ 45 km de la ville de Beni et dans le lubero avec le Tribunal militaire de Garnison de Butembo).
L’objectif de ces audiences foraines était de permettre au tribunal de traiter avec célérité les dossiers relatifs aux Violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG), de permettre aux survivantes d’obtenir justice ,de rapprocher la justice des justiciables afin que cela serve de mesure dissuasive pour que les auteurs et potentiels auteurs des actes de VSBG et enfin de réconforter les survivantes , leurs familles et les communautés affectés.
Ces audiences foraines ont permis les condamnations exemplaires et de dissuader d’autres potentiels violeurs. Ces dossiers sont longtemps restés en souffrance par le fait de l’élongation de la procédure et la multitude des dossiers en attente de traitement au Tribunal. «Concrètement il s’agissait d’ assurer le paiement des frais de procédure relative à la constitution de la partie civile, l’enrôlement de dossiers et les frais de transport et restauration pour les victimes aux audiences avec leurs témoins et dépendants, les frais de mission des juges et magistrats du Tribunal et des avocats des parties civiles et des Prévenus, le payement de frais d’huissariat et enfin le payement des frais de restauration et transport aux policiers d’escortes» explique Jacques Batenga , chef du projet PRVBG à l’Ong Heal Africa.
Soutien aux femmes déplacées des guerres
Au courant de ce mois de mars, le secteur Wamama qui regroupe les projets de Heal Africa qui touchent à l’amélioration des conditions générales de la femme (les femmes travailleuses) a apporté des dons en vivres et non vivres à près de 200 femmes déplacées des guerres du Camp de Kanyaruchinya à 15 km au Nord de Goma. Selon Mme Francesca Feruzi, cet acte a été possible grâce aux contributions des femmes qui travaillent dans l’hôpital Heal Africa qui ont ponctionné dans leurs salaires pour poser cet acte de charité envers les déplacées.
Certaines déplacées ont reçu des soins gratuits à l’hôpital. Les factures des femmes enceintes ont été payées.
Le mois de la femme, c’est aussi le mois des droits d’accès aux soins de santé de qualité pour la mère et l’enfant. Pépé Mikwa/CP