* Les partisans du leader de l’UNC dénoncent l’exploitation «hors contexte» des propos de leur leader tenus il y a six mois après son acquittement.
S’il est des acteurs politiques qu’il vaut mieux avoir avec soi que contre soi, Vital Kamerhe est incontestablement de ceux-là. Après avoir confirmé son alliance avec Félix-Antoine Tshisekedi – le poste de VPM en charge de l’Economie en fait foi – le leader de l’UNC serait la cible de ceux qui, dans l’Opposition, désespèrent déjà à l’idée de l’avoir contre eux. Ceci expliquerait-il l’exhumation de cette interview vieille de six mois remise au goût du jour aux fins d’écorner la confiance entre Fatshi et VK ? Les proches du second sont enclins à le croire et le dénoncent … anticipativement. FDA
Le vice-Premier ministre à l’Economie nationale, Vital Kamerhe, est au cœur de l’actualité depuis la publication le dimanche 2 avril 2023 de la seconde partie de l’interview accordée au magazine «Jeune Afrique».
Cette interview, affirme Michel Moto, son directeur de communication, a été réalisée en octobre dernier peu après l’acquittement de l’ancien directeur de cabinet du Président Félix-Antoine Tshisekedi.
Ce média a cependant signifié dans son contenu que l’interview date d’il y a « quelques semaines », laissant comprendre que VK, quoi qu’en pleines tractations pour la formation du gouvernement Sama II, n’a jamais pardonné pour le traitement lui réservé lors de son interpellation et incarcération à la prison centrale de Makala.
«J’étais le numéro 2 du pays et on me traitait comme un va-nu-pieds. Je me suis dit que le monde était méchant », a écrit Jeune Afrique qui relaie ainsi un extrait des propos de Kamerhe dans la seconde version de cette vieille interview.
De quoi pousser les Kamerhistes à être suspicieux et à (re)mettre les points sur les i.
«Une première partie de cette interview a été publiée il y a 6 mois. L’honorable Vital Kamerhe y a réitéré sa disponibilité à collaborer avec le Chef de l’État», a précisé Michel Moto dans une mise au point publiée le même dimanche sous forme de thread sur son compte Twitter.
La seconde version de l’interview de VK, publiée dans un contexte bien particulier marqué notamment par une consolidation et/ou conclusion des alliances politiques en perspective des élections de décembre prochain, prête à Kamerhe des intentions présidentielles et revanchardes dans le but de provoquer la méfiance du Président Tshisekedi vis-à-vis de son collaborateur de première heure.
«En plusieurs décennies de vie politique, j’avais déjà chuté de nombreuses fois, mais je m’étais toujours relevé. J’ai toujours su que je sortirais de Makala et que ma situation s’améliorerait. J’en suis convaincu, j’ai un destin, et mon destin est d’un jour diriger ce pays », peut-on lire dans la version de ce dimanche.
Michel Moto a, dans sa mise au point, replacé les choses dans leur contexte, partant de la question telle qu’elle a été formulée par le journaliste et adressée à Vital Kamerhe.
«La question était de savoir si, après 2011 et 2018, il serait à nouveau candidat en 2023. Comme d’habitude, sa réponse était : «La fonction présidentielle n’est pas une obsession, mais une vocation, un destin. « », a rétabli Moto, non sans « s’interroger sur l’opportunité ainsi que l’intention derrière la publication d’une interview vieille de 6 mois, sortie de son contexte ».
A la différence de Michel Moto, de nombreux observateurs s’interrogent sur les réelles intentions du rédacteur de la version de l’interview de Kamerhe à Jeune Afrique publiée ce dimanche alors que l’auteure de l’interview, Anna Sylvestre Treiner, n’est plus à Jeune Afrique.
Ils tentent en plus de cerner l’objectif de Jeune Afrique en trafiquant les propos du leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) tenus dans le cadre d’une interview réalisée six mois auparavant.
«Les personnes qui ont réalisé l’interview ont été surprises de voir leurs archives républiées 6 mois après», a appris Opinion-infos.
Dans l’entourage de Vital Kamerhe, l’on essaye de comprendre que cette initiative comme une campagne de sape contre VK pour avoir décliné une offre lui faite par l’opposition.
Cette offre, a-t-on appris, consistait à former un bloc de leaders de l’opposition originaires de l’Est du pays avec Matata, Katumbi et Kabila.
Ce qui réduirait sensiblement les chances de Félix Tshisekedi de remporter la présidentielle sans avoir le contrôle de ce coin de la République.
Fidèle au Président Tshisekedi, Kamerhe, qui, selon ses proches, ne fait pas de la magistrature suprême une obsession, a réservé un « non catégorique » à cette offre.
Désillusionnés, les concepteurs du deal, estime-t-on dans les rangs kamheristes, ont entrepris de manœuvrer pour séparer, de gré ou de force, leur leader de Félix Tshisekedi. Par la Rédaction