Ils sont nombreux ces Congolais qui puisent dans la métaphore extrême pour décerner un certificat de décès à la RDC. Du dirigeant politique à l’homme de la rue, il n’est pas rare d’entendre la phrase « mboka ekufi« . Constat d’échec ? Absence de perspective ? Expression du désespoir et même de désespérance ? Simple auto-flagellation ? Pessimisme excessif ? Pas besoin d’un sondage pour savoir que le requiem entonné régulièrement dans toutes les langues et dialectes du pays traduit les trois premières hypothèses.
Symétriquement, les différents pouvoirs et gouvernements qui défilent à la tête du pays promettent de tordre le cou à cette chanson nécrologique. En clair, le miracle de la résurrection du pays est invariablement prophétisé depuis des décennies. Visiblement sans effet jusque-là puisque les Congolais continuent à voir leur pays au mieux à l’article de la mort et au pire sur le lit de mort. De sorte que le miracle de la résurrection a tourné à un mirage.
Les Evêques qui dénoncent la précarité ambiante, qui invitent les Congolais à barrer la route aux prédateurs lors de prochaines élections et qui mettent en garde contre la « congolité » confortent ce constat d’un jour qui tarde à se lever, d’une résurrection qui tarde à s’accomplir. La chronique de l’agression qui se répète avec les mêmes maux et les mêmes mots depuis un quart de siècle montre et démontre qu’à l’Est la résurrection n’est pas encore à l’ordre du jour. Le quinquennat couplé à la législature qui s’achève sans le moindre début de requalification de l’ordinaire de la majorité silencieuse est une preuve que nuit noire est encore longue. Et donc que la résurrection sociale attendra.
Last but not least , le parfum d’opportunisme sur fond de flatterie qu’exhale la signature de la charte de l’Union sacrée de Fatshi Béton ayant la même odeur que celle qui se dégageait lors de la mise sur pied du FCC du Rais Joseph Kabila « sisa bidimbu« , bien malin celui qui pourrait entrevoir la résurrection au bout de cette transmutation caméléonesque .
Alors, miracle ou mirage de la résurrection ? Poser la question, c’est y répondre. José NAWEJ