La crise humanitaire dans l’Est du pays, caractérisée par plus d’un million de déplacés internes, inquiète l’ambassadeur de Suède en RDC, Henric Rasbrant. Le diplomate suédois l’a dit au cours de l’audience que lui a accordée le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, hier mardi 4 avril.
Réconforté par l’intérêt que porte la Suède à la crise dans la partie orientale de son pays, le ministre d’Etat, ministre de l’Intégration régionale a rassuré l’ambassadeur suédois qu’il remuerait ciel et terre, s’il le faut, pour ramener la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens dans les régions en proie aux menées subversives des groupes armés.
Pour le diplomate suédois, il faut s’employer à ménager le bâton et la carotte dans la crise avec le M23. L’option militaire seule ne suffirait pas à ramener la paix. Henric Rasbrant est, en effet, d’avis que Mbusa Nyamwisi devrait user de toute son influence pour ramener tous les groupes armés locaux de la région dans la voie du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion sociale.
le dialogue au menu
À propos, le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale a indiqué que la question du mécanisme du désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation a été au centre d’un entretien qu’il a eu avec le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde.
Mbusa Nyamwisi a également manifesté toute sa disponibilité à un dialogue dans le cadre des organisations régionales dont la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC).
Le ministre d’Etat a rappelé toutes les initiatives antérieures auxquelles s’est engagé le gouvernement pour mettre fin à l’instabilité dans la partie orientale de la RD Congo. Il s’agit notamment de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ou encore des processus de Nairobi et de Luanda.
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Mbusa Nyamwisi a, pour ce faire, annoncé à son hôte, la tenue d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement à Bujumbura, au Burundi, le 6 mai 2023, dans le cadre du Mécanisme de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba.
Début février dernier, à l’occasion du 20ème Sommet extraordinaire de l’EAC, les chefs d’État de sept pays membres de l’organisation avaient fait une évaluation de la feuille de route du mini-sommet de Luanda qui recommandait le retrait effectif et définitif des rebelles du M23 des zones occupées, au plus tard le 15 janvier 2023. Le Sommet extraordinaire de Bujumbura avait recommandé un cessez-le-feu immédiat, qui n’a pas été respecté.
La Suède, un partenaire fiable
La Suède, rappelle-t-on, s’est employée à ramener la paix au Congo, en 1960, au lendemain de l’indépendance. Des casques bleus suédois étaient déployés notamment au Katanga, entré en sécession sous la conduite de Moïse Kapend Tshombe.
Le 18 septembre 1961, le Secrétaire général de l’ONU, le Suédois Dag Hammarskjold, déterminé à obtenir un cessez-le-feu entre troupes onusiennes et sécessionnistes katangais, meurt dans un crash à Ndola, à la frontière zambienne.
La Suède contribue ponctuellement au budget de l’État dans le cadre des recettes extérieures de financement des investissements.
Didier KEBONGO Avec Cellcom Intégration régionale