Médecin et épidémiologiste congolais, Marc Yambayamba travaille à l’école de santé publique de l’Université de Kinshasa. Assistant au Département d’épidémiologie biostatistique, ce jeune doctorant dans le cadre du projet Doperaus, développé au niveau de l’Institut national de recherches biomédicales (INRB), anime depuis le lundi 3 avril dernier un atelier de quatre jours sur le renforcement de la Gouvernance des plates-formes « One Health » en RDC. A Forum des As, il explique la quintessence de cette formation.
Forum des As : Depuis lundi, vous êtes au cœur d’un atelier qui réunit autour de vous une trentaine de participants. En quoi consiste-t-il ?
Marc Yambayamba : Effectivement, j’anime un atelier qui porte sur la mise en œuvre de l’approche »Une Santé »- communément appelée »One Health » en anglais – au niveau périphérique. C’est-à-dire au niveau des communes. Et quand on parle des communes, on voit des médecins vétérinaires, des experts opérant dans le secteur de santé animale… On retrouve aussi des experts de la santé environnementale. C’est ainsi qu’on a reçu des services d’hygiène et assainissement venant de différentes communes.
Comment définissez-vous concrètement cette approche pour des apprenants profanes ?
Avec eux, nous avons donc échangé sur l’approche »Une Santé » au niveau périphérique, qui est une approche collaborative et multidisciplinaire pour la gestion des problèmes complexes de santé qui demande l’intégration de plusieurs secteurs pour comprendre ce problème-là. Et pouvoir trouver ensemble des solutions idoines…
Comment procédez-vous pour mieux vulgariser l’approche »Une Santé » auprès d’un public qui a encore du mal à la comprendre et à l’intégrer dans son quotidien ?
L’approche »Une Santé » est mise en œuvre en RDC depuis plus de dix ans. Mais, il se pose justement ce problème d’aller vers les agents les plus opérationnels. C’est-à-dire au niveau des communes. Parce que les problèmes de santé les plus complexes, quand on parle des urgences comme des épidémies, commencent au niveau périphérique avant de remonter jusqu’au niveau le plus haut du système de santé. Or, chez nous, au niveau périphérique, les gens ne sont pas encore exposés à l’approche »Une Santé ». C’est ainsi que la plupart de nos participants ont entendu ce concept pour la première fois, au cours de cet atelier. Ils ont beaucoup apprécié cette formation et se sont montrés très motivés lorsqu’on a réalisé des exercices pratiques en atelier. Propos recueillis par Yves KALIKAT