S’étant réuni le 29 mars 2023 à New York après la visite effectuée par sa délégation en RDC du 9 au 12 mars, le Conseil de sécurité a enregistré les réactions des 5 pays membres permanents et des 10 pays membres non permanents. Effarés, les Congolais ont suivi la prise de position des États-Unis au travers de leur représentant, l’ambassadeur Robert Wood. Le cœur brisé, ils ont fait les frais de la constance américaine dans l’approche de la situation sécuritaire dans les Grands Lacs en général, l’Est de la RDC en particulier…
En effet, aux yeux des États-Unis, la RDC est à la base de l’insécurité pour deux raisons: primo, collaboration des Fardc avec les groupes armés (en particulier les Fdlr), secundo, discours haineux à l’endroit de la communauté d’origine rwandaise. Une façon de dire ouvertement aux Congolais que la paix à laquelle ils aspirent pour l’Est du pays est tributaire de l’arrêt de cette collaboration et de ce discours. Autrement dit : le M23 et le Rwanda sont en bon droit d’entretenir l’insécurité dans l’ex-Kivu et en Ituri.
Pour une fois, les Congolais réalisent la déduction de Colette Braeckman dans son analyse du 2 novembre 2022 selon laquelle «Le Congo n’a d’autre ami que lui-même», en réaction justement de l’attentisme observé par les pays occidentaux à ce sujet.
Pourtant, ce n’est pas vrai. Le Congo a des amis vrais et sincères. Mais, comment est-il en train de les traiter, et encore sur instruction manifeste des Américains ?
Le cas probant est celui de la Chine. Depuis la normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Pékin en 1972, ce pays n’a jamais abandonné la RDC, appuyant continuellement celle-ci dans toutes les tribunes du monde.
Au cours, par exemple, de ces 15 dernières années, elle a contribué à l’implantation des infrastructures de base comme jamais un autre pays étranger ne l’a fait en une soixantaine d’années d’indépendance. Notamment dans le cadre du contrat sino-congolais.
Mais voilà qu’à l’instigation des États-Unis (les preuves existent au travers des déclarations de l’administration américaine au cours de ces quatre dernières années), une certaine RDC a fait le choix d’affronter la Chine pour un contrat signé par le Gouvernement et approuvé par l’Assemblée nationale, un contrat prévoyant à son article 20 les modalités de règlement de tout différend !
Cette RDC-là, jouant sur le sentiment des Congolais, s’est passée de cet article pour préférer une confrontation publique et médiatique, sans chercher à réclamer la re-visitation des contrats miniers, pétroliers, forestiers etc. signés au cours de ces 60 dernières années si réelle est son intention de s’assumer !
On se doit de féliciter le Président Félix Tshisekedi d’avoir pris la décision sage de ramener les discussions dans ce contrat. Ce qui vient de permettre par exemple au sénateur Kaumba Lufunda, sénateur du Lualaba, d’introduire au cours de la plénière du 1er avril 2023 à la Chambre haute une motion d’information sur l’exploitation minière dans sa province, prenant le contre-pied de l’IGF de l’américanophile Jules Alingete, l’un des rares sinon le seul Congolais à ne pas voir tout le mal que les États-Unis font à ce pays sur le plan sécuritaire, un pays où ils n’ont plus investi depuis une quarantaine d’années !
Nous y reviendrons avec force détails.
M.I.