La Semaine française de Kinshasa (SFK) s’est clôturée le week-end dernier à Kinshasa, un rendez-vous qui permet un cadre d’échange économique et commercial, et une occasion pour vendre l’image de la RDC comme étant une terre d’opportunités devant permettre au gouvernement congolais de prendre des mesures susceptibles d’améliorer le cadre d’investissement. A cet effet, notre rédaction s’est entretenue avec Bertrand Bisengimana, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise (CCIFC), l’organisatrice de cette grande rencontre des investisseurs. Bertrand Bisengimana pense que cette 7ème édition de la SFK aura dans le court et moyen terme des retombées concrètes.
Sur quelles résolutions concrètes a débouché la Semaine économique française ?
Nous venons de clôturer la 7ème édition de la Semaine française de Kinshasa (SFK). Il est donc trop tôt pour se prononcer sur ses retombées. Comme le Président François Mitterrand aimait à dire: «Il faut laisser du temps au temps». Cette Semaine française a connu la participation de 33 exposants au Pullman Kinshasa Grand Hôtel ainsi que la venue de 39 entreprises ou associations françaises.
Cela indique clairement l’attrait de la République démocratique du Congo pour la France. La Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise (CCIFC) a bénéficié pour l’organisation de cette SFK du soutien de l’Ambassade de France à Kinshasa, de l’Agence française de développement (AFD) et des Conseillers du Commerce extérieur de la France (CCEF). Nous avons été honorés par la présence de deux ministres du gouvernement. Le ministre du Commerce extérieur qui a représenté le Premier ministre pour la séance inaugurale et le ministre de l’Industrie qui a participé à notre conférence sur l’agroalimentaire en vue de promouvoir l’industrialisation par l’agro-transformation et le développement des chaînes de valeur. Nous avons aussi eu la participation ou la présence de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi), l’Agence pour le développement du numérique (ADN) ainsi que l’Agence congolaise de la transition écologique et du développement durable (Actedd). Tout ceci montre clairement que cette édition aura dans le court ou moyen terme des retombées concrètes et la CCIFC est dans tous les cas en permanence à ses bureaux de Kinshasa, Lubumbashi et Goma à la disposition des entreprises tant françaises que congolaises en vue d’œuvrer à leur rapprochement.
On a le sentiment que les éditions de la SFK se suivent sans que la présence économique de la France en RDC ne devienne significative. Nous pensons aux investisseurs français. Votre réaction?
La précédente édition de la SFK, la 6ème, s’était tenue en juin 2019. Nous avons connu une interruption de 4 ans principalement due à la pandémie de Covid-19. Depuis lors, le Président de la République a mis en place la Cellule climat des affaires (CCA) qui a récemment publié le Baromètre national du climat des affaires. Cette forte volonté politique contribuera certainement à faire venir dans notre pays un plus grand nombre d’investisseurs français.
Est-ce que le passage du Président Emmanuel Macron à Kinshasa peut stimuler les opérateurs économiques de l’Hexagone à s’installer en RDC?
Sans aucun doute. La visite d’amitié et de coopération du Président de la République française, le 4 mars dernier, a eu, comme vous le savez, une forte composante économique. À cette occasion, il s’est tenu le Forum économique de Kinshasa (Fek) au Pullman Kinshasa Grand Hotel (une filiale du Groupe hôtelier français Accor), en présence des deux Chefs d’État et de deux Commissaires européens et ce, en vue d’examiner les opportunités d’un partenariat stratégique entre la RDC , la France et l’Union européenne. Plusieurs accords ont été signés dans le domaine de la transition énergétique et des métaux critiques, des infrastructures et des villes durables ainsi que du numérique.
La CCIFC, quant à elle, a signé un accord avec École 42 représentée par son Président, M. Xavier Niel dans le but d’implanter un campus partenaire à Kinshasa. École 42, créée en 2013 à Paris, est la première formation en informatique entièrement gratuite, ouverte à toutes et à tous sans condition de diplôme et accessible dès 18 ans. Sa pédagogie est basée sur le partage des connaissances ou peer learning. École 42 a déjà une cinquantaine de campus partenaires dans le monde et nous pensons que la ville de Kinshasa, avec sa jeunesse tant féminine que masculine, nombreuse et talentueuse, est le cadre idéal pour un nouveau campus partenaire. Je puis me dire optimiste pour pour le futur.
«Nous croyons que plus d’entreprises françaises viendront dans notre pays pour y investir ou proposer des biens et des services ainsi que développer des partenariats avec des entreprises congolaises», pense-t-il tout confiant. Propos recueillis par Tricya MUSANSI