L’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, alors Banque du Zaïre (entre 1961-1970) et ministre des Finances pendant quelques mois en 1970 sous Mobutu, Albert Ndele Mbamu, est décédé le 1er avril courant à Bruxelles en Belgique à 93 ans.
Après ses études primaires et secondaires, il a entrepris des études universitaires à l’Université Lovanium de Kinshasa, l’actuelle Université de Kinshasa (Unikin). Encore étudiant, il s’intéressait aux activités politiques de l’Abako, du syndicat des fonctionnaires Apic et du journal «Congo».
En 1958, il fut le premier étudiant congolais licencié en sciences économiques. Une année plus tard, il va poursuivre des études financières post universitaires à l’Université catholique de Louvain (UCL) en Belgique.
Il était également président national du parti Arren (Action de rassemblement pour la reconstruction et l’édification nationale).
PROPRIETAIRE DU PALAIS DE MARBRE
Propriétaire du Palais de marbre, cette somptueuse résidence installée dans le quartier résidentiel de la commune de Ngaliema. Albert Ndele le construit vers les années 1970 Ce palais sera confisqué par le président Mobutu qui en fit l’une de ses nombreuses résidences. A sa prise de pouvoir en 1997, Laurent-Désiré Kabila va en faire, à son tour, sa résidence dans laquelle il sera assassiné le 16 janvier 2001.
Au lendemain de la Table ronde politique de Bruxelles, Albert Ndele fit partie de la Commission De Voghel chargée de préparer les matériaux de la Conférence économique où il fut désigné, en avril-mai 1960, porte-parole des délégués du Collège exécutif général, le gouvernement de transition de l’époque, selon le site de la Banque centrale du Congo, www.bcc.cd.
A l’issue des travaux de Bruxelles, il fut retenu dans le Groupe de travail des quinze Congolais chargé d’approfondir les problèmes en suspens. A l’indépendance, il devint le chef de cabinet du ministre des Finances du Gouvernement Lumumba.
Trois mois plus tard, renchérit la même source, il assumait les fonctions de Commissaire général aux finances et de vice-président du Collège des Commissaires généraux, de septembre 1960 à février 1961.
GOUVERNEUR DE LA BANQUE NATIONALE DU CONGO A 30 ANS
Dans la perspective de la dissolution de la Banque centrale du Congo belge et du Ruanda-Urundi, il fit mettre en place, par le décret-loi du 3 octobre 1960, le Conseil monétaire chargé de liquider cette institution coloniale. Le 24 février 1961, il fut nommé, à trente ans, Gouverneur de la Banque nationale du Congo, laquelle, créée juridiquement le 23 février 1961, n’entra effectivement en activité que le 22 juin 1964.
Il exerça ses fonctions pendant neuf ans et huit mois. En février 1963, il fut nommé, par arrêté du Premier ministre Adoula, membre de la Commission technique chargée d’étudier et de proposer des mesures pour lutter contre le déséquilibre financier et économique. Il a fait véritablement asseoir la Banque Centrale. Il a lancé le programme de la première extension de l’Institut d’émission. Il a développé la politique de formation des cadres universitaires, spécialement à l’étranger, pour faire face au départ massif des agents administratifs belges.
Durant son mandat, il a su défendre l’autonomie de gestion des ressources de la Banque confrontée au pouvoir politique, grâce à l’assistance du Fonds monétaire international.
REFORME MONETAIRE EN 1967
Son mandat de Gouverneur et de Président du Conseil d’administration de l’Institut d’émission fut renouvelé pour une durée de cinq ans le 23 juin 1967. Il a participé très activement à la création de la société «Générale congolaise des minerais », Gecomin (1966) et de la «Société congolaise de financement du développement», Socofide (1968), qui devinrent respectivement Gecamines et Sofide.
Il a lancé, le 24 juin1967, avec l’assistance du FMI, la réforme monétaire qui aboutit à l’unité monétaire «le zaïre». Le 15 septembre 1970, il fut nommé ministre d’Etat chargé des Finances.
Originaire du Bas-Fleuve, dans la province du Kongo Central, Albert Ndele est né à Boma le 15 août 1930.
C’est une véritable bibliothèque en matière des finances et des monnaies que la République démocratique du Congo vient de perdre. Kléber KUNGU