Une vingtaine de jeunes femmes de l’Association des jeunes pour la conscience et le développement intégral (AJCDI) ont été formées le week-end dernier à Kinshasa, sur la cybersécurité et le cyberharcèlement. Question de mieux les intégrer dans le secteur du numérique, en particulier de la cybersecurité. Mais également de les outiller d’un ensemble de techniques de sécurité qui leur permettront désormais de protéger leurs données personnelles, d’utiliser Internet et les réseaux sociaux de manière raisonnée et enfin, pour les préparer à faire face au cyberharcelement.
L’initiatrice de cette formation et vice-présidente de l’AJCDI, Dorcas Nzumea, a expliqué la genèse de sa motivation de l’organisation de ces deux jours de formation à l’intention de ces jeunes femmes.
Boursières du programme safe sisters
«C’est en décembre 2022 que Africtivistes en partenariat avec l’ONG Internews a lancé un appel à candidatures pour une série de formations en cybersecurité. Ce programme est dédié à des femmes défenseurs des droits humains, des journalistes et des acteurs de médias. Grace au programme safe sisters, 10 candidates de la RDC et du Sénégal ont été sélectionnées sur un total de 261 candidatures reçues. C’est ainsi qu’après cette formation au Sénégal, il était question pour les boursières de mettre en œuvre un projet au sein de leur communauté respective afin de restituer les connaissances acquises», a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter: « bien avant cela j’ai réalisé une petite enquête sur cette thématique de sécurité numérique, dénommée analyse de besoins, auprès des jeunes femmes de l’ASBL qu’elle dirige. A l’issue de cette évaluation des besoins, j’ai découvert que la majorité de ces femmes n’avaient pas de connaissances assez approfondies sur le sujet et se sont senties intéressées d’en savoir davantage« .
C’est pourquoi, la boursière Dorcas Nzumea a tenu à organiser en ce mois de mars pendant deux jours cet atelier de formation à la fois théorique et pratique.
Hostilité des espaces numériques
«Étant un mois dédié aux droits des femmes et le thème retenu pour ce mois se rapportant au numérique, nous avons donc trouvé que c’était une belle occasion avec nos connaissances acquises au Sénégal grâce à Africtivistes et Internews d’outiller notre communauté sur cette question de numérique étant donné que les femmes sont généralement vulnérables aux cyberattaques et victimes de plusieurs types de piratage numérique. La violence dans les espaces numériques est monnaie courante et les femmes sont attaquées de manière disproportionnée. Ces attaques vont des insultes à l’intimidation, des menaces à des actes de violence physique et sexuelle. Les espaces numériques deviennent alors plus hostiles aux femmes et aux filles. Il est donc important de les outiller et les impliquer dans le monde de cybersecurité et de cyberharcelement. Plus elles seront impliquées, moins elles seront vulnérables», a-t-elle précisé.
Une des bénéficiaires de cette formation, Belle-Aimée Mubaya, qui est vice chargée des relations publiques au sein de l’AJCDI, s’est dit satisfaite de ce renforcement des capacités. D’après elle, les deux jours de formation m’ont permis d’apprendre en long et en large comment sécuriser son téléphone et son ordinateur.
Elle est d’avis que grâce à cet apprentissage, les jeunes femmes pourront être en mesure de dénoncer et stopper la fracture numérique et les VBG en ligne.
« N’arrêtons pas de nous battre pour nos droits. Nous devons unir nos forces pour développer le monde, pour stopper la fracture numérique et les VBG en ligne », tels sont les quelques mots d’encouragements adressés aux femmes.
En guise de clôture de la formation, un brevet de formation a été remis à chaque participante, ainsi que des dépliants. Les participantes se sont toutes engagées à sensibiliser, à leur tour, efficacement leurs proches. En vue d’encourager ces jeunes femmes à investir davantage sur la protection virtuelle de leurs données. Tricya MUSANSI