Une marche des pro Kabund étouffée crée l’insécurité à Limete

Une marche des sympathisants de Jean-Marc Kabund a été étouffée par la Police  aux alentours du siège de son parti  Alliance pour le changement (A.Ch). L’intervention musclée des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) face au refus des manifestants de mettre fin à la manifestation non reconnue par l’Hôtel de ville a plongé la 11ème rue Limete/Industriel et ses environs dans une insécurité totale, ont affirmé des témoins rencontrés sur les lieux de l’événement.

Les agents de l’ordre ont fait usage des gaz lacrymogènes et des balles réelles de sommation pour disperser les manifestants. A leur tour, apprend-t-on, les pro Kabund en colère suite à la non-libération de leur leader arrêté et incarcéré depuis le mois d’août dans l’ex-prison de Makala, auraient recouru à des armes blanches pour tenir tête à la Police.

ACTIVITÉS PARALYSÉES

Voilà qui aurait envenimé la situation l’avant-midi dans cette partie de la ville. La circulation sur le boulevard Lumumba momentanément suspendue, les activités aux abords du siège de Jean-Marc Kabund perturbées, les habitants résidant dans cette contrée ont eu du mal à se déplacer au risque d’être atteints par des projectiles.

C’est finalement aux alentours de 13 heures que le calme est revenu et les choses ont repris leur cours normal. La Police a réussi à empêcher les pro Kabund de faire une marche qui n’aurait pas reçu l’aval de l’autorité urbaine. Seule une dizaine de membres du parti A.Ch est restée clouée à l’intérieur du bâtiment abritant le parti, refusant de vider les lieux à la demande de la Police.

Les sympathisants de Jean-Marc Kabund ont projeté de sortir dans la rue hier mercredi 15 mars pour exiger «la libération immédiate et sans conditions» de leur président, J.-M. Kabund est un prisonnier politique», a tranché Belly Mutono, secrétaire général de l’Alliance pour le changement.

Interrogés, quelques militants du parti disent recourir à la rue «pour dénoncer la détention irrégulière de leur président national Jean-Marc Kabund-a-Kabund à Makala plus de 8 mois, alors qu’il est bénéficiaire d’une ordonnance d’assignation à résidence surveillée rendue par la Cour de cassation».

FAIRE USAGE DE L’ARTICLE 26 DE LA CONSTITUTION 

«Libérez Jean-Marc Kabund, la rue est notre dernier recours», pouvait-on lire sur les banderoles qui flottaient sur la clôture du siège du parti. Pour Ghislain Mwanji Kayembe, le porte-parole du parti cher à Jean-Marc Kabund, «le recours à la rue est en référence à l’article 26 de la Constitution qui garantit les manifestations publiques soumises au régime d’information à l’autorité publique».

«L’A.Ch a prévu de marcher pour faire usage de la disposition de l’article 26 de notre Constitution qui accorde la liberté de manifester à tout citoyen congolais moyennant l’information à l’autorité compétente, ce que nous avons déjà fait», a-t-il dit. Selon lui, «la détention de Jean-Marc Kabund à la prison de Makala est un coup de fouet à l’État de droit».  

«Nous avons voulu marcher pour dénoncer l’injustice que subit notre président national, honorable Jean-Marc Kabund-a-Kabund durant plus de 8 mois. Un député national détenu d’une manière illégale et irrégulière alors qu’il est bénéficiaire, il y a 7 mois, de l’ordonnance d’assignation à résidence surveillée rendue par la Cour de cassation mais qui malheureusement souffre d’exécution suite aux pesanteurs politiques qu’il faut clairement citer», a dénoncé le porte-parole de l’A. Ch.

LE POUVOIR AU BANC DES ACCUSÉS 

Me Ghislain Mwanji a estimé que «le pouvoir en place ne veut pas respecter les droits des députés nationaux notamment ceux de l’honorable Jean-Marc Kabund. Il nous faut dénoncer cet acharnement politique dont il fait objet, qui fait qu’il soit maintenu en prison de Makala, alors que même s’il faut considérer la prévention soulevée par le Parquet général, il ne pouvait pas subir une telle peine d’au-delà de 6 mois». «Nous sommes dans une difformité juridico-judiciaire qu’on ne peut plus supporter», a-t-il déclaré.

«La marche des Abeilles de l’A.Ch consiste également à démontrer à la face du monde la dérive dictatoriale vers laquelle le pays d’Étienne Tshisekedi est penché», a affirmé ce cadre du parti de Kabund.

Jean-Marc Kabund a été placé sous mandat d’arrêt provisoire et conduit à la prison centrale de Makala après sa deuxième comparution au Parquet général près la Cour de cassation. L’ancien président faisant fonction de l’Union pour la démocratie et progrès social (UDPS/Tshisekedi) est poursuivi  pour diffamation, «outrage» au chef de l’État, injures publiques et faux bruits. 

C’est au cours de son audition que le député élu de la circonscription de Mont-Amba à Kinshasa a appris qu’il n’était plus couvert par l’immunité parlementaire levé discrètement par le bureau de la chambre basse du Parlement. Rachidi MABANDU

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