*A Uvira, le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants s’est réjoui du succès des opérations conjointes menées par les FARDC et l’armée burundaise.
Le ministre congolais de la Défense nationale et Anciens combattants est déterminé à faire échec à la conspiration en cours contre la République démocratique du Congo. Conscient du danger qui menace nombre de ses compatriotes, au regard du soutien actif de Kigali aux insurgés du Mouvement du 23 mars (M23), Gilbert Kabanda Kurhenga a mis à profit sa tournée dans la province du Sud-Kivu pour inviter la classe politique et la Société civile à faire échec aux agresseurs.
En séjour à Bukavu, le chef de la Défense nationale et Anciens combattants a mobilisé les membres du Conseil provincial de sécurité lors d’une réunion qu’il a présidée le mercredi 8 mars dernier au gouvernorat de la province. Au cours de cette rencontre qui s’est déroulée en présence du gouverneur par intérim, Marc Malago Kashekere, l’émissaire du Commandant suprême de l’armée a mis ses interlocuteurs au parfum de la nouvelle politique de défense approuvée par le Gouvernement Sama Lukonde.
Lors de cette séance de sensibilisation, Gilbert Kabanda a tenu à éclairer la lanterne de ses interlocuteurs sur les missions et le rôle assignés par le Gouvernement de la République à »la Réserve Armée de la Défense » (R.A.D.), la nouvelle organisation en matière de sécurité en gestation.
« Vaut mieux prévenir que guérir »
Dans son adresse, le numéro un de la Défense nationale et Anciens combattants a insisté sur la prévention. Médecin de formation, il est convaincu qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Gilbert Kabanda a, dès lors, interpellé tous ceux qui assument des responsabilités au sein de l’appareil de l’Etat, à différents niveaux. Il les a conviés à être prévenants pour faire échec à ‘‘la théorie du complot », concoctée par le M23 et le maître de Kigali, appuyés par des complices locaux, révèle à cet effet le conseiller en communication du ministre, M. Simplice Divine Kalunga wa Kalunga Kasongo.
Pour le n° 1 de la Défense, »prévenir sera dès ce jour le mot d’ordre’‘. « Gilbert Kabanda sait de quoi il parle. Il s’inspire de ses expériences personnelles sur les mêmes éléments du genre qui ont prévalu dans la province du Sud-Kivu dans un passé lointain, voire récent. De part sa conviction personnelle, cette solution miracle devrait bien fonctionner, si tout le monde ici s’impliquait, devoir patriotique oblige. En plus de faire parler le langage des armes », commente Simplice Divine Kalunga.
Des affres déplorées à Uvira
La veille de sa visite à Bukavu, le ministre de la Défense nationale s’est rendu à Uvira, ville frontalière à celle de Bujumbura, capitale du Burundi. Lors d’une réunion tenue sur place le mardi 7 mars, Gilbert Kabanda a pris langue avec des responsables, au plus haut niveau, du service de l’Etat. Il s’est notamment entretenu avec le maire de la ville, les directeurs provinciaux de la DGDA, de la DGM, de l’ANR… Il a également conféré avec les responsables de la chaine de commandement de l’armée et de la police nationale.
Pour le maire de la ville d’Uvira, la situation de la zone est relativement calme, du fait des opérations militaires conjointes entre les armées burundaise et congolaise. Ce, en dépit de quelques cas de violences, oeuvres de nombreux groupes armés locaux et étrangers.
Le maire d’Uvira a égrené devant le ministre de la Défense nationale plusieurs difficultés auxquelles sa contrée est confrontée. Allusion faite à l’insécurité causée par des groupes armés, aux pillages des vaches et autres biens de consommation courante… A déplorer également les kidnappings et assassinats qui endeuillent la population. De même, le mauvais état des routes qui ne facilite pas la circulation des personnes et de leurs biens dans la ville. Même jusque sur la route numéro un menant vers Bukavu.
Halte à l’immoralité !
« Réagissant au rapport, Gilbert Kabanda a exhorté toutes les autorités à faire preuve de patriotisme, en tâchant de privilégier les valeurs morales, nécessaires pour booster le développement du pays. Le ministre de la Défense nationale a toutefois fustigé l’immoralité dans le chef des responsables de l’administration publique à différents niveaux au départ d’Uvira. Cette immoralité, constatée à travers leurs forfaitures, ne permet pas à l’armée nationale d’avoir les moyens de sa réforme« , rapporte Simplice Divine Kalunga.
Le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants a échangé également avec les membres de la Société civile d’Uvira. Il a d’abord écouté leurs doléances et préoccupations avant de les exhorter à la pratique du civisme, au sens élevé du patriotisme et à la vigilance afin de débusquer l’ennemi d’où qu’il vienne.
Gilbert Kabanda les a appelés à une franche collaboration avec l’armée nationale. Il en a profité pour leur parler de »la mise en place imminente »d’une réserve armée de la défense ». Une première dans ce pays et fruit de sa propre initiative.
»La Réserve armée de la défense »
Le point d’orgue de cette visite d’inspection et de travail du ministre de la Défense nationale à Uvira aura été ses échanges à huis clos avec la chaîne de commandement des FARDC dans la contrée d’Uvira. Secret défense oblige, rien n’a transpiré de cette activité du ministre avec le haut commandement de l’armée à Uvira.
Gilbert Kabanda a, à cet effet, salué les opérations conjointes entre les armées burundaise et congolaise qui, selon lui, portent de bons fruits en matière de pacification et de stabilisation de cette partie du pays. Il a saisi cette opportunité pour évoquer l’organisation imminente de la « réserve armée de la défense« , tout dernièrement adoptée par le conseil des ministres et qui n’attend que l’ordonnance-loi du chef de l’État. Le ministre s’attend, lui, à conduire les opérations de mise en œuvre sur le terrain. Aux dires de Gilbert Kabanda, la nouvelle organisation de « Réserve armée de la défense » à créer selon les lois internationalement reconnues ne va pas remplacer les FARDC.
Avant de quitter Uvira, ce natif du Sud-Kivu a remis quelques enveloppes au maire de la ville d’Uvira et au représentant de la société civile pour permettre d’organiser des funérailles dignes pour ces compatriotes civiles, victimes de l’insécurité, et pour des hommes en uniforme, tombés sur le champ de bataille. Ces fonds permettront aussi d’assurer les frais médicaux de quelques blessés de guerre. Yves KALIKAT