Après avoir été bombardés de promesses durant la campagne électorale de 2018 et tout au long du quinquennat-législature, les Congolais attendent de leurs élus-tous niveaux confondus- qu’ils leur rendent des comptes. Un exercice extraordinairement difficile, car à quelques encablures de la fin de la mandature en cours, le dividende électoral n’est toujours pas au rendez-vous.
Si en vertu de l’atavisme bien de chez nous « se servir et non servir« , la nouvelle nomenklatura s’est installée et a installé épouses, enfants, frères, copains et copines, le plus grand nombre continue à attendre le « grand soir » à la manière de « en attendant Godot » de Samuel Becket. Sur quantité de marqueurs sociaux de l’amélioration de l’ordinaire – transports, routes de desserte agricole, logements, accès à l’eau, à l’électricité, pouvoir d’achat …-, pas le moindre début du redoux.
Paraphraser le Général belge Janssens donnerait, pour le coup, avant l’alternance égale après l’alternance. C’est dire.
Vu du Congolais lambda, ce bilan fort peu flatteur -c’est un euphémisme- a pour auteurs des élus complaisants et des dirigeants très peu portés sur l’intérêt général très majoritairement, voire quasi exclusivement nés de père et de mère congolais.
Au moment où l’opinion attend la reddition des comptes et s’apprête à sanctionner les responsables de l’échec via les urnes, voilà que l’on remet sur la table une proposition de loi dont le seul « mérite » serait de diviser les Congolais, de les monter les uns contre les autres. On voudrait faire la courte échelle ou un appel d’air à tous ceux qui parient sur la partition du pays qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Pourtant, la jurisprudence en matière de gestion de la res publica renseigne que le pays pâtit plutôt d’un déficit criant d’hommes d’Etat au sens churchillien du concept. Là où il n’y a pas assez d’hommes d’Etat, c’est-à-dire des dirigeants qui font passer l’intérêt général avant leurs équations individuelles et nombrilistes, la corruption, la concussion, la gabegie …sont reines.
C’est là qu’il faut chercher l’origine du mal zaïrois diagnostiqué et même théorisé par Mobutu en 1977 même si la thérapeutique n’a jamais été appliquée. Le pays dirigé à tous les niveaux par des « Congolais de père et de mère » en souffre jusqu’aujourd’hui. José NAWEJ