* Patrick Muyaya relève que jeter la balle dans le camp du Gouvernement » n’exonère en rien la communauté internationale de ses responsabilités « .
La délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, en visite le week-end dernier en RDC, a invité les autorités du pays à s’assumer face notamment à la situation sécuritaire dans l’Est, caractérisée par des offensives des terroristes du M23 qui endeuillent les populations rd congolaises. Sur un ton offensif mais correct, le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a répondu. C’était au cours du briefing presse animé conjointement avec le ministre de la Communication et Médias, et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, hier lundi 13 mars.
Devant les caméras du monde, Nicolas de Rivière, ambassadeur de France aux Nations unies et membre de la délégation, avait placé les autorités congolaises devant leurs responsabilités quant au rétablissement de la paix dans la partie orientale du pays.
Pour le diplomate, » il faut une négociation politique et une solution sécuritaire « , avait-il lâché, tout en insistant : « n’attendez pas des Nations unies qu’elles règlent des choses de manière magique et de manière instantanée à la place des autorités congolaises… »
Un discours qui passe mal chez les officiels rd congolais.
« Il est inadmissible de venir faire le Ponce Pilate en RDC « , a réagi hier lundi 13 mars devant la presse le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula. Le chef de la diplomatie congolaise rappelle dans la foulée l’origine de la crise sécuritaire dans l’Est du pays, laquelle est partie, dixit Lutundula, de la demande des Nations unies à la RDC, alors Zaïre, d’accueillir les réfugiés rwandais.
Pour Christophe Lutundula, « C’est à la limite scandaleux de dire que le pays est responsable des drames de sa population alors qu’on connait l’histoire… « , a-t-il fait remarquer.
Le chef de la diplomatie, compte tenu de certaines réalités, dit « on ne doit pas compter sur les Nations-unies mais avec les Nations Unies « .
Lutundula rappelle que les objectifs des Nations unies, c’est la sécurité et le maintien de la paix dans le monde. Et, conclut-il, « C’est toujours mieux d’éviter de nous entraver. «
Embouchant la même trompette, le ministre de la Communication et Médias, et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, souligne que jeter la balle dans le camp du Gouvernement » n’exonère en rien la communauté internationale de ses responsabilités. «
« Nous savons que personne ne fera le boulot à notre place. Mais il appartient à l’organisation mondiale de tirer les conclusions« , a-t-il fait savoir.
Kinshasa attend des Nations Unies des sanctions contre Kigali. Loin de s’attendre à un miracle des Nations Unies, Christophe Lutundula a cependant appelé à l’application des sanctions. Mais pas que. La RD Congo plaide aussi pour le renforcement du mandat de la Monusco face aux terroristes du M23 qui n’en font qu’à leurs têtes. « Si on veut réellement redorer l’image ternie de la Monusco, il faut procéder par des réajustements. Ça ne sert à rien d’obtenir des résultats si le mandat de la Monusco n’est pas musclé. » Didier KEBONGO