L’UE accorde au Fida plus 70,7millions d’euros pour soutenir les systèmes alimentaires résilients

Le président du Fonds international de développement agricole (Fida), Alvaro Lario et la commissaire européenne aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, ont signé, mardi 28 mars dernier, deux accords pour un montant de 70,7millions d’euros. Cette enveloppe servira à favoriser la production locale durable d’aliments nutritifs et renforcer la résilience des petits exploitants agricoles face aux chocs climatiques et économiques en Afrique, dans le Caraïbes et dans le Pacifique, rapporte un communiqué du Fida.         

L’Union européenne accorde une enveloppe de 52,5 millions d’euros au FIDA dans le cadre du programme d’investissement en faveur de la résilience des moyens d’existence et de la bonne santé des sols dans les pays africains, des Caraïbes et du Pacifique.

Ce programme va encourager l’agroécologie et les pratiques agricoles durables avec comme objectif d’améliorer et maintenir la fertilité des sols. Il est aussi question de promouvoir une utilisation plus efficience des engrais chimiques et organiques, une gestion durable de l’eau afin de s’assurer que les sols tirent pleinement parti des nutriments, la production locale d’engrais biologiques, l’utilisation de biodigesteurs et l’accès des petits producteurs à des intrants adaptés aux conditions agroécologiques locales.

L’UE octroie également une subvention de 18,2 millions d’euros pour le programme mondial d’appui aux petits producteurs qui pratiquent l’agroécologie et à la transformation durable des systèmes alimentaires. Le Royaume de Belgique accorde également 5 millions d’euros supplémentaires. Ce programme vise à appliquer à plus grande échelle les pratiques agroécologiques et à aider les petits producteurs en favorisant leur accès aux connaissances, aux services d’appui, aux technologies et aux débouchés commerciaux.

Pour Jutta Urpilaine, «la stratégie «Global Gateway», la proposition constructive faite par l’Union européenne, est un investissement dans l’autonomie stratégique de nos pays partenaires. Nous voulons les accompagner dans la construction des systèmes alimentaires en privilégiant une production durable pour une meilleure résilience. Ces fonds permettront aux petits producteurs et productrices de nourrir leurs familles et communautés de façon durable».

Alava Lario soutient également qu’«investir dans l’édification de systèmes alimentaires  locaux qui sont durables et résilients est une condition nécessaire pour parvenir à une sécurité alimentaire durable sur le long terme». «Nous devons investir pour permettre aux petits producteurs de nourrir leur famille et leur pays de façon pérenne, d’avoir accès au financement et aux ressources productives, de s’adapter aux changements climatiques et de bâtir des filières alimentaires plus courtes et locales», a-t-il ajouté.

D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la fréquence et la magnitude des phénomènes météorologiques extrêmes sont appelées à s’intensifier dans les années à venir. Ce phénomène va faire peser un risque accru de perturbation sur les systèmes alimentaires mondiaux : les pénuries et les sols sont de plus en plus menacés par les changements climatiques et l’épuisement des ressources dû à leur utilisation excessive.

L’agroécologie apporte des solutions et aide les petits exploitants agricoles à s’adapter aux changements climatiques et à gérer les ressources naturelles plus effacement. Elle aide également à protéger la biodiversité et à freiner la dégradation  des terres. Elle représente ainsi une alternative aux engrais chimiques et  permet une hausse de la production. 

Le Fida révèle que le nombre de personnes exposées à une insécurité alimentaire grave a explosé, passant de 135 millions en 2019 à 345 millions en 2020. Selon les estimations, en 2022, environ 828 millions de personnes souffraient de malnutrition chronique et que près de 3,1 milliards de personnes n’avaient pas les moyens de se nourrir de façon saine.

L’UE est un partenaire de premier plan du Fida. Sa contribution au Fonds s’élève à près de 675 millions d’euros depuis 2006. La collaboration entre le Fida et l’UE prend plusieurs formes et se caractérise par une volonté commune d’accélérer la mise en œuvre de modèles innovants afin d’obtenir des résultats mesurables sur le terrain. Actuellement les deux parties collaborent dans le cadre de 19 accords pour un montant d’environ 317 millions d’euros. Dina BUHAKE

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