Lucy Tamlyn: «Les Etats-Unis promeuvent les droits des femmes en RDC par le biais des contributions financières et techniques»

Pays historiquement héraut du combat pour les droits des femmes, les Etats-Unis d’Amérique demeurent en première  ligne sur cette cause qui procède de l’égalité entre l’homme et la  femme. Aussi, Forum des As a-t-il jugé aussi opportun que judicieux d’approcher la nouvelle ambassadrice des USA en RDC dans la foulée de la journée commémorative du 8 mars. Lointaine successeure de Melissa Wells d’heureuse mémoire pour les Congolais- cheffe de la mission diplomatique de la première puissance planétaire au Zaïre en 1992-, Lucy Tamlyn souligne notamment dans cet entretien l’apport concret de son pays dans la promotion des droits des femmes en RDC. Interview  

1. Le thème retenu pour la journée internationale des droits de la femme de cette année est  » Pour un monde digital inclusif : innovation et technologie pour l’égalité de sexes « , quel est le défi pour la femme ?

 À l’échelle mondiale, environ 85% des femmes et des filles ont été victimes d’une forme de harcèlement et d’abus en ligne. Ceci pose un défi en tous lieux à leur participation-particulièrement aux femmes issues des communautés sous-représentées et marginalisées. Le harcèlement et les abus ciblés, la désinformation, la distribution non-consensuelle d’images intimes et la création de deep fakes (hypertrucage), touchent de manière disproportionnée les leaders politiques, les activistes et les journalistes femmes, bien souvent en réduisant au silence les voix des femmes et en sapant leur engagement politique et citoyen. L’an dernier, le gouvernement des États-Unis a lancé avec fierté le Partenariat mondial d’action contre le harcèlement et les abus en ligne basés sur le genre (Partenariat mondial), avec l’Australie, le Danemark, la République de Corée et le Royaume Uni. Le Partenariat mondial rassemble des pays, des organisations internationales, la société civile et le secteur privé pour mieux prioriser, comprendre, prévenir et lutter contre le fléau grandissant des violences basées sur le genre, facilitées par la technologie.

2. Existe-t-il le volet « promotion des droits des femmes  » dans la coopération entre les États-Unis et la RDC ? Quelles en sont les traductions concrètes ?

 Les États-Unis promeuvent les droits des femmes en RDC par le biais de contributions financières et techniques aux efforts locaux, de la base au niveau gouvernemental. Veuillez noter, par ailleurs, que les États-Unis, par l’intermédiaire de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), sont membres du Groupe Thématique sur le Genre – un cadre de coordination dirigé par le ministère du Genre avec la participation de donateurs, d’agences du système des Nations Unies, de la société civile, d’acteurs du secteur privé et d’autres intervenants, pour discuter des priorités et de la coordination sur les questions liées au genre en RDC.

En outre, le Bureau de la gouvernance, de la démocratie et des droits humains de l’USAID, par l’entremise de son projet médiatique, a soutenu plusieurs actions de promotion des femmes dans les médias et participe à la campagne annuelle de 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles. Les autres activités de l’USAID axées sur le genre en RDC couvrent de nombreux secteurs et soutiennent les femmes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la croissance économique, de l’aide humanitaire, de la paix et de la sécurité et de l’environnement.

3. En tant que femme, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre parcours professionnel ?

 Au cours de ma carrière, j’ai réalisé l’importance d’avoir des modèles positifs capables d’inspirer et d’aider les femmes à se préparer à occuper des postes de leadership. Si vous ne pouvez pas « vous reconnaitre  » en les leaders qui vous entourent, ça peut affecter votre ambition et votre assurance. La recherche de mentors met parfois les femmes mal à l’aise et je me rends compte que j’ai la chance d’avoir des mentors – hommes et femmes – qui m’ont pris sous leurs ailes. J’ai aussi la chance d’avoir travaillé avec des femmes diplomates extraordinaires, telles que Melissa Wells, ambassadeur des États-Unis au Zaïre en 1992, ainsi que d’avoir travaillé sous les ordres de secrétaires d’Etat femmes : Madeleine Albright, Condoleezza Rice et Hilary Clinton.

 4. Selon vous, quel est le plus grand défi du fait d’être une femme américaine aujourd’hui ?

 Je crois que les femmes en Amérique continuent de profiter du courage et de la détermination de ces femmes qui, particulièrement au cours du siècle dernier, ont aidé à frayer un chemin en notre faveur et à obtenir les droits dont nous jouissons aujourd’hui. Nous sommes privilégiés à bien des égards quand on compare la situation des femmes en Amérique à celle d’autres pays. Mais nous ne devons jamais être complaisants, nous devons continuer de donner quelque chose en retour à la société pour aider à créer un pays plus juste et plus égalitaire.

Propos recueillis par José NAWEJ, Dina BUHAKE & Fyfy Solange TANGAMU

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