Sous des dehors de normalité, façon circulez il n’y a rien à voir, une tragédie à huis clos. Sur la scène, des tueurs -à gages ?- silencieux. Au finish, un bain de sang. Un cauchemar qui n’a rien d’onirique parce que réel.
Deuxième ville du pays, Lubumbashi a peur et fait peur. Lubumbashi se meurt et compte ses morts. Ou n’en finit pas de les compter. Tellement les morts ne se comptent plus. A l’image de la vingtaine de jeunes de l’UNAFEC abattus en pleine journée… en pleine ville. Une comptabilité macabre dont personne n’est jusqu’ici comptable.
A qui demander des comptes dans une mégapole où l’insécurité fait partie de l’écosystème ? A quel saint se vouer dans un contexte où tout le monde se terre et se tait dans toutes les langues. Silence de cimetière. Ou presque.
Les officiels ? Par carriérisme, personne ne veut prendre le risque de démentir le narratif officiel selon lequel « la situation est calme sur toute l’étendue de la province« . Tétanisée ou anesthésiée, l’opposition est à peine audible. Idem pour les ONGS de défense des droits de l’homme dont les activités sont en berne et les animateurs en hibernation. Eux qui étaient si proactifs sous le « règne » des Kabila. Service minimum aussi pour l’instance « droit de l’hommiste » de la MONUSCO qui était comme en alerte permanente sous le régime précédent.
Sans céder aux sirènes de la hiérarchie victimaire, tout se passe comme si les massacres et autres tueries d’hier ailleurs et d’aujourd’hui en terre katangaise ne se valaient pas. Autres temps, autres mœurs ? José NAWEJ