En marge du second sommet de la démocratie qui se tiendra en Zambie le 30 mars prochain, l’ambassade des Etats-Unis en RDC a organisé une conférence de presse, vendredi 17 mars, avec le coordinateur du Département d’Etat pour la lutte contre la corruption au niveau mondial, Richard Nephew et la Directrice exécutive de l’Usaid en charge de l’unité de lutte contre la corruption, Shannon Green en visite à Kinshasa. A l’occasion les deux responsables américains ont, devant les professionnels de médias, fait part de leur optimisme face au progrès enregistré dans la lutte contre la corruption en RDC quoique beaucoup reste à faire.
«Durant ma visite ici de deux jours, j’ai rencontré les responsables de la Société Civile, les acteurs politiques, et aussi ceux du secteur privé set nous avons échangé autour des questions relatives à la lutte contre la corruption. Ce, en préparation du sommet mondiale de lutte contre la corruption qui se tiendra d’ici là. Nous savons que la corruption va contre la promotion de la démocratie, cela réduit les investissements dans le pays, diminue le climat des affaires, emmène la criminalité. La corruption empêche aussi la bonne gouvernance, diminue la confiance de la population envers ses dirigeants, la confiance des citoyens diminue dans le travail si le gouvernement ne répond à leurs attentes face à la corruption» a déclaré Richard Nephew.
Il a par ailleurs fait remarquer que la lutte contre la corruption est une priorité pour le président Biden. Et dès son accession au pouvoir il a jugé bon de renforcer cette lutte en vue de renforcer aussi la démocratie américaine. «Joe Biden a elevé la lutte contre la corruption en tant que priorité au niveau national et pour la première fois il a sorti une stratégie nationale de la lutte contre la corruption aux USA et à l’internationale».
Shanon Green rebondit sur cet aspect en soulignant que son poste a été créé du fait que le 46ème président américain a élevé la lutte contre la corruption comme une priorité nationale. «La corruption est une véritable menace au développement. Dans tous les pays où nous travaillons nous savons que la corruption constitue une menace au développement aussi bien dans les écoles, la passation de marché, les agents de l’administration ne font pas bien leur travail. L’économie est touchée, même les eaux que nous buvons peuvent être contaminées si les agents de l’Etat sont plongés dans la corruption» a indiqué la Directrice exécutive de l’Usaid.
Des outils de lutte anti-corruption
En RDC, poursuit l’oratrice, l’Usaid travaille dans l’initiative pour la transparence dans les industries extractives. Une plate-forme de transparence qui implique le gouvernement, la société civile et le privé, avec pour objectif la promotion de la transparence. « Nous veillons à ce que les ressources générées dans le secteur minier soient connues du public et que les recettes soient réinvesties. Avec l’ITIE nous collaborons depuis 2020, pour la redevance minière, que les ressources soit bien réinvesties et que ce cadre soient bien compris par le gouvernement, la population ».
Toujours dans le but de lutter contre la corruption, l’Usaid travaille aussi avec l’organisme réglementaire en matière de pharmacie. Elle veille à ce que les médicaments et autres intrants médicaux puissent véritablement atteindre les bénéficiaires. «Nous appuyons une ligne verte pour la redevabilité en cas de fraude. Ces cas doivent être signaler. Les lignes sont actives dans 9 provinces, et les cas signalés ont été remontés au niveau national pour enquête. Nous sommes fiers du travail que nous faisons avec le gouvernement et les autres partenaires nous croyons que beaucoup doit être fait et s’assurer que les vastes ressources de ce pays bénéficient à la population» a indiqué Shanon Green.
Les experts américains assurent que la corruption est un gaspillage des ressources. L’argent qui devait profiter à la majorité de la population reste entre les mains d’une minorité au détriment de la population. «C’est ainsi que nous pensons que la lutte anti-corruption est essentielle pour assurer un développement durable. Dans le même esprit, nous avons fait comprendre à nos interlocuteurs congolais nos vœux de voir se dérouler des élections libres et transparentes» ont noté les responsables du pays de l’oncle Sam. Fyfy Solange TANGAMU