La dépréciation du franc congolais face au dollar américain sème la panique dans nombre de ménages de Kinshasa où l’on redoute l’envolée des prix. S’échangeant il y a quelques semaines à 2.000 Fc, le dollar se négocie à ce jour à 2.300 Fc voire 2.350 Fc sur le marché parallèle. Toutefois, contrairement aux attentes, les prix des denrées alimentaires de base n’ont pas connu une hausse vestigineuse. Du moins, dans nombre de marchés où Forum des As a déployé ses équipes.
Sur les étalages du marché de la Liberté, à Masina, les consommateurs sont surpris de voir que les prix de plusieurs denrées alimentaires n’ont pas bougé d’un iota, malgré la dépréciation du franc congolais. D’autres ont même baissé. Tels que les haricots, l’huile végétale … Le poulet, la sardine Anny, les savons Munganga et Le Coq n’ont pas oscillé. Toutefois, le riz, le sel, la tomate ont connu une légère hausse.
« Les prix des biens de première nécessité n’ont pas suivi le rythme du taux de change sur le marché qui a pris de l’envol« , nous explique une vendeuse. Hier lundi 13 mars au marché de la Liberté à Masina, bien des produits ont gardé les prix qu’ils affichaient il ya peu : les savons Munganga et Le Coq (500 Fc), le poulet Wilky P12 (12.000 Fc) et 1 kg des chinchards 20+ (7.000 Fc).
L’huile Regina (Litrage dans le langage familier des commercants) se négocie toujours à 6.000 Fc. Les vendeurs de ces articles justifient cette stabilité par le fait que les prix sont restés inchangés chez les grossistes. D’autres avancent que c’est l’ancien stock qu’ils sont entrain d’écouler sur le marché. » J’achète toujours chez les grossistes l’huile en bidons de 20.000 ou de 2.500 litres. C’est vraiment rentable. Quand je suis arrivée au dépôt ce matin, j’ai constaté que le prix était réduit. Et d’office, je revois aussi le prix de vente à la baisse « , se frotte les mains Mamu Rose.
Selon Mme Nzeba » les prix des haricots ont baissé. Par exemple, la mesure (Ebundeli) des haricots verts qui se négociait il y a peu à 4.000 Fc, voire 4.200 Fc s’écoule aujourd’hui à 3.200 Fc. Cette vendeuse justifie cette tendance baissière par l’abondance de ces produits sur le marché. « De nombreux bateaux ont accosté au même moment. Ils ont ramené une quantité importante de haricots. Nous avons été ravitallés en abondance. Chaque commercant veut écouler vite sa marchandise. Avec cette abondance, ils ont revu leurs prix à la baisse « .
Pour une cliente croisée sur place, c’est une baisse qui ne se justifie pas. » Nous sommes habitués à la souffrance. Si réellement le prix de haricots a baissé, nous voulons voir cette réalité durer pendant longtemps. C’est de la distraction parce qu’au Congo, quand le prix a déjà pris de l’envol, il est rare de le revoir à la baisse « , s’inquiète Rosalie Ndenge
Parmi d’autres articles qui affichent une légère tendance à la baisse figurent la farine de manioc et de maïs. La mesure » Ekolo » de la farine de manioc garde son prix qui est de 1.500 Fc et celle de mais 2.000 Fc. Marie Tanzi, une cliente surprise en train d’acheter la farine de manioc parle de mascarade.
» Il y a bel et bien augmentation des prix. Des vendeuses des farines sont des stratèges. Pour contourner l’augmentation des prix, elles mettent en place des stratégies pour tromper la vigilance des clients. Elles font fondre des bougies dans des mesures (ekolo) pour la rétrécir afin de garder le même prix. C’est une pratique qui est courante chez nous « .
Par ailleurs, une botte de pondu, d’amarante et de l’osaille revient toujours à 5.000 Fc, 1.000 Fc et 2.000 fc même si la quantité est légèrement reduite. Les prix des pains sont également restés inchangés mais ils sont réduits de quelques grammes.
Sur le pas du dollar
Certains prix ont suivi le cours normal de la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. Un sakombi de riz est passé de 1000 à 1300 Fc. La boite de tomates qui coûtait 500Fc se négocie à 600 Fc et un ekolo de sel qui était vendu à 1.700 coûte 2.000 Fc.
Pour bon nombre d’observateurs, les prix des biens et services évoluent toujours au rythme du roi dollar. » Observer une baisse des produits de première nécessité est un rêve éphemère. Ce qui est anormale et étonnant, à Kinshasa, les prix sont raremment revus à la baisse. Quand le prix a déjà pris de l’ascensseur, il reste tel quel« .
UNE STABILITE DES PRIX A MATETE
La stabilité relative des prix des produits de première nécessité s’est observée depuis le début du mois de mars 2023 au marché de Matete. La tendance reste à la hausse, mais stable, a-t-on constaté. Le prix de principaux produits locaux même ceux importés reste le même. En dépit d’une flambée des prix alimentaires et plusieurs biens de première nécessité constatée depuis le début de l’année en cours.
Le prix d’un sac de riz de 25 Kg revient toujours à 53.000 Fc. Un sac de semoule importée de 25 Kg se négocie au même prix de 44. 000 Fc. Un bidon d’huile de la marque Simba de 5 litres se vend toujours à 24.500 Fc. De même pour un bidon de 5l d’huile de palme qui se négocie à 17 000 Fc. Pareil pour un sac de sucre de 5 Kg de la marque « Kwilu Ngongo » est vendu à 11 500 Fc comme avant. Mêmement pour un sac de sel de 20 Kg qui revient à 18.500 Fc comme avant. Un carton de savon de la marque « Le coq » est à 22 500. Un petit carton de Thé de la marque « Lipton » n’a pas changé actuellement. Il reste à 2.500 Fc. Un sac de farine de 50 Kg est actuellement à 11.5000 Fc.
La même situation est observée pour un carton des cuisses de poulet (10KG) à 53.000 Fc, un carton poulet à 62.000 Fc. Le prix d’une mesurette de haricot (communément appelée ebundeli), selon les différentes marques 2.900 Fc, 3.400 Fc, 3.700 Fc n’a pas changé. Une boîte de lait de la marque Nido 400 gr se négocie toujours à 12.500 Fc et aussi celui de 2500 gr 60.000 Fc. Une boîte de 1000 gr de mayonnaise se vend toujours au prix de 10.500 Fc.
Une légère hausse est constatée sur le prix de la tomate concentrée, un carton de tomate en boîte est passé de 42.000 Fc à 45.000 Fc, présentement il se négocie à 48.000 Fc, en détail une boîte qui coûtait 400 Fc, 500 Fc revient à 600 Fc, 700 Fc. Dina BUHAKE &Tricya MUSANSI