Pas besoin d’être prestidigitateur pour savoir qui est particulièrement visé par la très controversée » Loi Tshiani « . Pas besoin non plus d’être un crack en sciences pô pour savoir d’où vient cette proposition de loi très politiquement orientée. Même le dernier des profanes en matière de politique rd congolaise sait que la fameuse loi sur la » congolité » est concoctée pour empêcher Moise Katumbi de briguer la magistrature suprême. A défaut de se répéter à l’identique, l’histoire bégaierait donc pour le leader de Ensemble pour la République.
A l’approche des élections de 2016 repoussées en 2018, le pouvoir Kabila dont Katumbi venait de se séparer avait fait de ce dernier » l’ennemi public numéro 1 « . On connait la suite.
Rebelote pour le Régime Fatshi vis-à-vis duquel le même Katumbi vient de prendre ses distances ? En tout cas, l’exhumation de la « Loi Tshiani » à la lisière du marathon électoral indique qu’on en prend le chemin.
Seulement voilà, en politique la fixation sur un adversaire, façon chemin de croix, produit souvent le résultat inverse à celui escompté. A savoir que la personnalité que l’on espère écrabouiller en sort plutôt ragaillardie.
Pour la RDC, le cas le plus récent est celui d’Etienne Tshisekedi, père de l’actuel chef de l’Etat. Les différents régimes, plus particulièrement celui de son ami Mobutu avec lequel il avait fini par se brouiller, s’étaient tellement acharnés sur lui qu’ils en ont fait un martyr aux yeux de l’opinion. Plus le pouvoir le diabolisait , plus la rue le béatifiait et même le sanctifiait ! Ainsi naquit la » légende Ya Tshitshi » !
Au point même qu’il devenait difficile voire suicidaire de rappeler la part d’ombre de l’homme politique Tshisekedi. La « Tshitshimania » culminera à la Conférence nationale souveraine (CNS) sur fond d’hystérie collective où le » peuple en conférence » gratifiera le leader de l’UDPS d’un surnom emprunté à un album de Koffi Olomide : » zéro faute » !
Mutatis mutandis, ce qui a tout l’air d’un acharnement récurrent sur Moise Katumbi risque ou pourrait -c’est selon- avoir pour effet d’amplifier son aura et de bonifier sa popularité. Ici comme ailleurs, hier comme aujourd’hui, la » persécution » d’un opposant ressemble bien au » qui perd gagne » et à la locution nominale » un mal pour un bien « . Depuis la nuit des temps, en effet, ce qui est interdit est le plus désiré. José NAWEJ