Plus de 5000 femmes représentant différentes couches sociales et corps de métier sont venues au Palais du peuple où le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo les a rencontrées, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de la femme, hier mercredi 8 mars 2023.
Contrairement aux traditionnels défilés en pagne, cette année, les femmes ont innové en invitant le Chef de l’État à une séance de dialogue direct avec lui sur un certain nombre des questions liées à la condition des femmes et la promotion de leurs droits.
Ce format interactif est mieux adapté au contexte de la situation sociale dramatique des femmes de l’Est du pays.
A son arrivée dans l’hémicycle du Palais du peuple de Kinshasa, le Président Tshisekedi a été vivement ovationné en guise d’accueil et d’encouragement par des milliers de femmes qui voulaient marquer leur soutien à la politique volontariste de promotion de la femme congolaise menée par le gouvernement sous le leadership du Président de la République.
Le «Dialogue des femmes avec le Président de la République», format choisi par le ministère du Genre, Famille et Enfant a permis aux femmes de s’exprimer librement, chacune suivant sa catégorie professionnelle et sociale.
Dans leurs différentes interventions, toutes les femmes présentes sont revenues sur la dénonciation et condamnation de l’agression de la RDC par le Rwanda, dont la femme congolaise est une des premières victimes innocentes car elle paie à chaque minute un très lourd tribut à ce conflit et la violence aveugle qui en découle.
L’intervention d’une victime venue de l’Est de la RDC a particulièrement attiré l’attention de l’assistance.
Elle a raconté, en swahili, le calvaire de la femme de l’Est de la RDC vivant sous occupation dans les zones occupées par l’armée rwandaise et ses supplétifs terroristes du M-23.
Dans son message aux femmes, le Président de la République a réitéré sa détermination à défendre les droits des femmes et à changer la tradition des stéréotypes qui réduisent les femmes aux activités ménagères.
Désigné Champion de la Masculinité Positive par ses pairs de l’Union africaine en raison de ses efforts inlassables pour la promotion des droits des femmes, le Président Félix Tshisekedi a fait part de son intention de créer un Fonds pour la promotion des droits des femmes.
Depuis son avènement à la tête du pays, le Chef de l’Etat multiplie les actions de revalorisation de la femme congolaise.
Sous son mandat, plusieurs femmes ont été promues dans différents secteurs : Gouvernement, administration, magistrature, armée, etc.
Cette année, la journée internationale de la femme est placée, en RDC, sous le thème: «Education numérique égalitaire pour la paix et l’autonomisation des femmes et des filles en RDC»
Il est inspiré du thème mondial intitulé : «Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes». Cellcom Présidence
ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR FÉLIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, CHEF DE L’ÉTAT, PRÉSIDENT EN EXERCICE DE LA SADC À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME ÉDITION 2023
Honorables Députés et Sénateurs ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique ; Mesdames et Messieurs les Représentants des Agences du système des Nations-Unies ;
Mesdames et Messieurs les membres de la Société Civile ;
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs,
C’est avec une grande joie que je me retrouve parmi vous, ce jour, à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme.
J’aimerais avant toute chose réitérer, par ma présence, mon attachement sans réserve au respect des droits de la femme, en général, et ceux de la femme congolaise, en particulier.
La Journée internationale de la femme est, cette année, célébrée de manière pieuse et dans la dignité en République Démocratique du Congo, en raison du deuil qu’elle observe des suites des lâches disparitions de nos compatriotes consécutives à la guerre d’agression et de prédation nous imposée à l’Est du pays.
Comme vous le savez, l’agression dont nous faisons l’objet a un impact négatif majeur sur les populations civiles, particulièrement, auprès des femmes et des enfants qui sont les plus exposés aux viols et autres violations les plus graves des droits de l’homme. On dénombre, à ce stade, plus de 170.000 déplacés du fait de cette guerre, contraints de vivre dans une précarité quasi indescriptible.
Cette situation malheureuse n’affecte pas pour autant la détermination affichée dans notre chef et dans celui du Gouvernement pour mettre un terme définitif à cette souffrance et ainsi réhabiliter l’honneur de toute une nation.
C’est ici le lieu de rendre un vibrant hommage à toutes les femmes congolaises qui se battent contre l’agression dont est victime notre pays par son voisin le Rwanda ; et saluer, par la même occasion, la mémoire de toutes nos filles, jeunes filles et mamans fauchées par la barbarie de nos agresseurs, sous couvert du mouvement terroriste du M23, qui sèment la désolation et la mort dans notre pays.
Ainsi, pour toutes ces victimes innocentes injustement arrachées à la vie, je nous demande d’observer un moment de recueillement. Je vous remercie.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
Les festivités liées à la célébration de la Journée internationale de la femme n’auraient été possibles sans l’existence des mouvements de lutte pour le respect des droits de la femme qui ont, au cours de l’Histoire, forgé la reconnaissance des droits des femmes et concouru à l’avènement d’importants changements sociaux par leur activisme.
En effet, de l’urgence qui a conduit, en 1977, l’Organisation des Nations Unies à instaurer officiellement la date du 8 mars comme «Journée Internationale pour les droits des Femmes», à la revendication pour la citoyenneté politique, civique et économique ; en passant par le droit à la dignité, à l’émancipation et à l’égalité hommes-femmes promus à travers les objectifs du millénaire. Tout ceci ne serait intervenu sans l’engagement de ces femmes à travers le monde.
Je voudrais, à cet égard, rendre hommage à toutes ces femmes, connues et célébrées de même que toutes celles tapies dans l’ombre, dont la détermination, l’abnégation et la résilience ont permis ces avancées. C’est à ces femmes et plus précisément à leur engagement, que l’on doit l’impressionnante évolution marquée en l’espace d’une génération par l’inflexion de certains comportements et l’adoption de réformes pour l’avènement d’un monde plus inclusif et égalitaire.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
La célébration de la Journée Internationale de la Femme a pour thème, cette année, en République Démocratique du Congo: «l’Éducation numérique égalitaire pour la paix et l’autonomisation des femmes et des filles en République Démocratique du Congo». Inspiré du thème international « Pour un monde digital inclusif/ : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », le choix du thème national renvoie à cette volonté affichée par le Gouvernement de concourir à une société qui soit plus inclusive et égalitaire.
Tout en nous offrant la possibilité d’évaluer les réalisations effectuées, à ce stade, en matière de promotion et de renforcement des droits de la femme, de même que de leur autonomisation, cette journée, et plus particulièrement ce thème, nous rappelle combien le chemin demeure encore long tant les inégalités en matière de genre semblent transcendantales et disparates. Pour ce qui relève du numérique, par exemple, les fractures sociales observées en matière de genre dans la société, de manière générale, peuvent avoir un impact hautement significatif dans l’accès et l’éducation des filles, jeunes filles et femmes aux nouvelles technologies.
Pour venir à bout de ces inégalités j’ai entrepris dès l’entame de mon mandat une série d’actions visant à réduire ces inégalités et à faire le lit à l’avènement d’une société plus égalitaire aussi bien en République Démocratique du Congo qu’en Afrique. Il y a lieu de citer, notamment :
1. L’adoption de la Stratégie Nationale révisée de lutte contre les violences basées sur le Genre, en 2019 ;
2. Le lancement de la campagne Tolérance Zéro Immédiate, en juin 2021 ;
3. L’organisation de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine sur la Masculinité positive, en novembre 2021.
Outre ces actions, d’autres tels que la mise en place d’un Fonds de promotion des initiatives économiques des femmes doivent voir le jour.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
Ces efforts doivent nécessairement se poursuivre car il nous incombe à tous, collectivement, d’œuvrer à l’autonomisation de la femme comme acteur de premier plan au même titre que l’homme dans la société.
En effet, bien que reconnaissant et saluant le rôle de la femme dans la stabilisation et la conduite de la cellule familiale en prolongement de celui dévolu par l’école, pierre angulaire de la pérennisation et du progrès de nos sociétés ; les jeunes filles et les femmes ont trop souvent été reléguées à un rôle secondaire au sein des familles qui se traduit notamment par la réduction voire l’annihilation de toutes les perspectives d’avenir et d’émancipation leur pourtant offertes, au nom de principes archaïques et rétrogrades qui ont malheureusement consacré et circonscrit au seul champ de l’homme, les activités extérieures les plus nobles ou les plus libératrices.
Comme vous le savez, ces attitudes et croyances ont la particularité de se montrer résilientes et consacrent indument l’inégalité et l’exploitation de la femme.
Il nous revient donc de rompre avec cette culture d’indignité et d’ouvrir les horizons d’une société paritaire et égalitaire, en promouvant notamment l’accès des filles, jeunes filles et femmes à l’éducation, tout en n’omettant pas de veiller au renforcement de leurs droits fondamentaux, conditions sine qua non pour aboutir à l’avènement d’une société où les disparités et autres discriminations basées sur le genre n’auront plus droit de cité.
Avant de clore mon propos, j’aimerais adresser mes remerciements au Ministère du Genre, Famille et Enfant ainsi qu’à tous ses partenaires techniques et financiers et j’invite les Organisations féminines à travers l’étendue du territoire national à continuer à agir au quotidien pour changer les conditions de la femme congolaise.
Enfin, je formule le vœu de voir les femmes de la République Démocratique du Congo, vivre dans un monde exempt des violences sexuelles, un monde où le numérique sera à la portée de tous et j’entretiens l’espoir de voir un Congo qui assure pleinement l’égalité des sexes en matière d’innovation, d’accès aux nouvelles technologies et d’éducation au numérique.
À toutes nos mères, sœurs et filles, je souhaite une bonne et heureuse journée
Internationale de la Femme.
Je vous remercie.