Selon l’administrateur du territoire de Bagata, dans la province du Kwilu, des hommes armés ont tué quelques personnes dont un chef de terre dans sa contrée, dans la nuit du dimanche 26 mars 2023. Ces hors-la-loi, a-t-il précisé, ont recouru au même mode opératoire que ceux qui opèrent dans le territoire de Kwamouth.
Ce massacre a provoqué un important mouvement des personnes vers Bagata, le chef-lieu de sa juridiction politico-administrative. La prise en charge de ces déplacés pose problème vu la modicité de moyens dont dispose son entité et l’absence quasi totale d’infrastructures pouvant accueillir ces infortunés.
C’est depuis près d’un an que des hommes armés non autrement identifiés sèment mort et désolation dans cette partie de la province du Kwilu sans que les services sachent dire exactement les tenants et les aboutissants de cette nébuleuse affaire.
Au début la version était celle d’un conflit entre les ethnies Teke, des autochtones, et les Yaka. Les deux communautés, nous a-t-on raconté, se disputaient des droits fonciers. Les accrochages virulents entre les membres de deux ethnies ont provoqué de nombreuses victimes en vies humaines sans compter des dégâts matériels inqualifiables dont les destructions des habitations et des déplacements massifs de la population.
Le déploiement des forces armées, en lieu et place des éléments de la police, en vue de rétablir la paix n’a donné aucun résultat positif. Au contraire, l’insécurité ne faisait que gagner du terrain et le nombre de victimes s’accentue de plus en plus.
Cependant, la nature des attaques et le mode opératoire des assaillants ont suscité moult interrogations dans l’opinion. C’est alors que la version d’un conflit foncier entre les ethnies Teke et Yaka a fait place à la piste des éleveurs qui ont été aperçus il y a deux ans sur la route Kikwit- Kinshasa avec leurs vaches et qui ont disparu dans la nature avec leur bétail après avoir dépassé la ville de Kenge.
De folles rumeurs ont circulé faisant état de ces mystérieux éleveurs qui seraient à la base de ces tueries. Cette version soulève tout de même d’autres interrogations. Comment des étrangers qui ne maîtrisent pas une contrée où ils ne sont pas familiers peuvent-ils se mouvoir à l’aise, tuant hommes et femmes et incendiant habitations sans peur d’être tués à leur tour? Il y a là tout un mystère qu’il faut absolument élucider.
C’est ici que nos services appropriés sont invités à faire preuve de professionalisme pour arriver à identifier ces brigands de grand chemin et les mettre hors d’état de nuire. S’ils ne le font pas au moment où ils font leur sale besogne loin de Kinshasa, ces hors-la-loi risquent de prendre goût et envisager de prendre la capitale, ce qui serait une grosse humiliation pour les Congolais.
On bat le fer quand il est chaud, dit-on. L’aventure des Kadogos avait commencé de cette manière. Il ne faut pas que nous soyons pris au dépourvu. Muke MUKE