A Kinshasa, on assiste à une surchauffe sur le front dutaux de change depuis le début de cette année. Ce qui entraine la flambée des prix des biens et services. A ce jour, au niveau de la Banque centrale 1 dollar USD s’échange à 2.051 Fc tandis qu’au marché parallèle 1 dollar USD se négocie à 2.250 Fc. Afin de connaitre les raisons de cette dépréciation du Franc congolais face à la devise américaine, Forum des As s’est entretenu avec des changeurs de monnaie exerçant au centre ville à la célèbre place Le Château aujourd’hui baptisée »Place Hugo Tanzambi ».
Selon le président de la Corporation professionnelle des changeurs manuels (Copcam), Donat Lengu, cette instabilité de la monnaie locale peut être liée à plusieurs causes. « Nous pouvons lier quelques causes à la situation actuelle du taux de change notamment le dépassement budgétaire, le recours à la planche à billets, la chaine de dépense, le train de vie des institutions etc. Si le gouvernement ne parvient pas à bien gérer son budget cela pose problème parce qu’il doit sortir plus d’argent que prévu. Les dépenses doivent être bien maitrisées pour éviter tout cela. Je suppose que les deux grands évènements qui se sont déroulés en ce début d’année à savoir la venue du pape et celle du président français Emmanuel Macron ont peut-être impacté la masse en circulation du Franc congolais« , explique le président du Copcam.
Parce qu’à l’origine, poursuit-il, c’est l’injection de la monnaie locale en masse qui crée l’inflation. Sans oublier que cette année est une année électorale. De manière officieuse on est pratiquement en campagne électorale et qui dit campagne dit circulation monstre de la monnaie. La guerre à l’est de notre pays est aussi un élément non négligeable. C’est devenu une véritable industrie de crime qui ne joue pas en faveur de la stabilité de l’économie du pays essentiellement informelle. Etant donné que la monnaie n’aime pas le bruit, ces incessants bruits de botte dans l’est, est une véritable épine à l’économie du pays, estime notre interlocuteur.
Exerçant depuis plus de 20 ans, le métier de changeur de ce même côté de la ville, Charles L, dit que face à une économie faible, la RDC ne produisant rien, le pays ne peut qu’être confronté à ce genre de problème. Il a par ailleurs aussi signalé que la pratique d’affichage du taux de change sur les tableaux créer une sorte de psychose. « Cette façon de faire, est un peu comme du marketing pour attirer les éventuels clients, il y a une sorte de surenchère sur le marché et cela provoque ces différences de taux que nous voyons à travers la ville. Le mieux c’est de fixer le taux à l’intérieur du bureau de change. Ce cambiste a également fait allusion au recours à la planche à billet qui provoque une forte injection de la monnaie locale« . Fyfy Solange TANGAMU