Les Congolais pourraient connaître bientôt la suspension de la livraison des passeports. Ce qui est encore des rumeurs se fait de plus en plus persistant au ministère des Affaires étrangères.
Selon ces informations non encore confirmées, la décision du gouvernement congolais de rompre le contrat qui le lie actuellement à une firme belge pour opter pour une société allemande serait le motif à la base de cette malheureuse situation.
Si cela s’avérait exact, il faudrait regretter cette politique de déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul à laquelle veut recourir l’Exécutif rd congolais. Car, que ces entreprises soient belge ou allemande, elles sont les oiseaux de même plumage ne visant avant tout que leurs bénéfices.
POURQUOI CHANGEMENT DE FOURNISEUR?
À analyser de près ce marché, on remarque qu’il y a encore et toujours la fameuse pratique de rétrocommission qui prend le dessus. Pourquoi y a-t-il généralement changement de fournisseur chaque fois qu’il y a un nouveau gouvernement et un nouveau ministre des Affaires étrangères? Notre mémoire est encore fraîche pour nous rappeler la rude bataille ayant opposé la ministre des Affaires étrangères qui a précédé l’actuel et son collègue des Finances. On a dû couper la poire en deux pour régler ce bras de fer afin de trouver un compromis.
Dans cette affaire des passeports, le gouvernement est passé à côté de la plaque en préférant une firme allemande à la belge parce ce n’est pas le fournisseur qui importe le plus mais plutôt le prix qui est prohibitif étant donné que le passeport congolais est aujourd’hui le plus cher du monde.
L’ACQUISITION DU PASSEPORT, UN VERITABLE CALVAIRE
En plus, son acquisition constitue un véritable calvaire non pas seulement à cause de nombreux frais que les requérants doivent décaisser, mais aussi à cause d’une longue et fastidieuse procédure qu’ils sont contraints de suivre.
Pourtant une simple pièce d’identité, le passeport congolais est devenu un document compliqué à obtenir à cause d’un système maffieux concocté et mis en place par certains Congolais véreux.
Pourquoi, par exemple, ne cesse-t-on de s’interroger, un requérant qui dispose d’une carte d’électeur après s’être fait identifier par la Ceni, doit-il encore subir la même opération au niveau de l’Agence nationale de renseignements (ANR)?
À ce niveau, pour attraper un avis favorable après l’achat du formulaire à un prix par ailleurs élevé, le requérant doit attendre quelques jours alors qu’à une certaine époque, il fallait seulement quelques heures d’attente.
Au ministère des Affaires étrangères, le requérant est appelé à s’armer de beaucoup de patience. Avant d’être aligné pour la capture, le requérant est astreint à des acrobaties comparables à celles d’un athlète olympique qui tient à remporter une médaille. Outre l’endurance physique, il lui faut décaisser une enveloppe avoisinant pratiquement le prix du passeport lui-même. C’est pourquoi, le prix réel actuel de cette pièce n’est pas très différent de celui d’il y a quelques années.
Pourquoi pas l’hôtel des monnaies de la BCC?
Une autre problématique dans ce dossier des passeports se situe au niveau du choix du fabricant. Alors que partout ailleurs, en commençant par les pays les plus puissants économiquement, l’option est celle de privilégier le marché local, on constate malheureusement que la RDC est encore frappée par ce complexe d’infériorité qui la pousse à considérer que le meilleur se trouve en dehors du pays.
À titre illustratif, nous nous limitons à deux exemples seulement. Le premier concerne le sujet concernant les passeports. Le gouvernement a préféré sélectionner une firme allemande pour la fabrication des passeports congolais alors que la Banque centrale du Congo dispose d’une imprimerie moderne bien équipée capable de fabriquer des passeports de haute qualité.
Alors que le pays ne dispose pas d’une importante réserve de change, le gouvernement se permet de créer une rubrique des dépenses en devises étrangères. Alors que le taux de chômage des jeunes ne fait que croître, au lieu d’offrir à la Banque centrale l’opportunité de recruter quelques jeunes, les autorités gouvernementales ont préféré donner du travail en Allemagne.
Pour mémoire, il y a quelques années, c’est l’Hôtel des monnaies de la BCC qui fabriquait les passeports ici sur place. Nul ne connaît le motif pour lequel ce marché lui a été retiré pour être confié à une firme étrangère. C’est sans doute la rétrocommission qui a joué.
Le second exemple est celui de feu de la circulation routière. L’ingénieure Kirongozi, un produit de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA), a mis au point un système de technologie avancé en la matière en fabriquant un robot roulage intelligent. Au lieu de l’encourager dans le cadre de la promotion des initiatives locales et l’aider à se professionnaliser pour créer des emplois, le gouvernement préfère encore acheter ailleurs des appareils de circulation routière dont la qualité laisse d’ailleurs à désirer. Où est le patriotisme dont nous nous targuons à longueur de journées? Muke Muke