Représentante personnelle du chef de l’Etat congolais près la Francophonie, Bestine Kazadi a été à l’affiche le lundi 20 mars au Fleuve Congo Hotel. L’émissaire du Président Félix Tshisekedi a participé à la célébration du 53ème anniversaire de la Francophonie à Kinshasa. Occasion pour elle d’encourager les locuteurs francophones à capitaliser le potentiel de la langue française. Voire des langues nationales et martenelles des pays membres.
«Fêter la Francophonie, c’est célébrer non seulement le français, mais aussi nos langues nationales et maternelles, ainsi que le projet ou les efforts de traduction dans ce plurilinguisme». A travers cette adresse, Bestine Kazadi a tenu à mettre le curseur sur les liens tissés entre la langue française et les langues maternelles du Congo. Mieux, sur la portée symbolique de cet anniversaire qui, selon elle, «marque l’ambition d’une identité plurielle des pays francophones face à une mondialisation des enjeux culturels».
«L’heure ne se prête pas au discours, mais à reconnaître les potentiels que possède une langue, le français, d’unir des peuples à travers un espace de solidarité et de compréhension mutuelle», a souligné à cet effet Bestine Kazadi devant un parterre d’invités venus célébrer la Journée internationale de la Francophonie dans la capitale congolaise.
«Si, d’une part, au niveau international, la Francophonie consiste à renforcer le français en tant qu’outil de communication et de vecteur culturel, d’autre part, au niveau national, il s’agit de favoriser la cohabitation du français avec toutes les langues des pays membres. Le français sert ainsi à nourrir la proximité des peuples dans l’espace francophone», a indiqué la Représentante personnelle du chef de l’Etat congolais près la Francophonie.
Un symbole de renforcement des cultures
D’après Bestine Kazadi, «comprendre la Francophonie, c’est se forger une idée de ce qu’elle représente : elle est le symbole d’unification, d’harmonisation et de renforcement des cultures entre les pays qui se servent du français comme langue de communication, devenant par là un « vecteur de culture».
Justement, par son intervention, elle a tenu à se conformer au thème national retenu en RDC pour le 53ème anniversaire de la Francophonie : «La culture au cœur du projet francophone». Un thème conforme à l’optique du thème international : «321 millions de francophones, des milliards de contenus culturels».
«La francophonie ne peut être appréhendée comme organisation, soutient Bestine Kazadi, Elle va bien au-delà de cette conception. C’est un canal qui favorise l’échange des cultures, des mœurs, des tendances et des idéologies. En un mot, la Francophonie véhicule la culture, à travers le français qui en est l’élément culturel. La culture est donc cette lumière traversant les frontières, dont l’expression touche les cœurs et les esprits, dans une cohésion transfrontalière et même plus, intercontinentale. C’est un pont unificateur».
Sortir du ghetto
Pour la Représentante personnelle du chef de l’Etat congolais près la Francophonie, «le 20 mars rappelle ce pas franchi vers l’avenir, ce cap mis sur les relations solides qui existent entre la RDC, le plus grand pays francophone du monde et la Francophonie, la plus grande organisation francophone existant. Le 20 mars est surtout l’occasion de réfléchir ensemble à un avenir commun reliant cinq continents à travers une coopération transversale construite dans une langue en partage au-delà des idéologies, des religions et des races».
En cette année où la RDC s’apprête à organiser les IXèmes Jeux de la Francophonie, l’occasion s’avère propice pour aider le peuple congolais à «sortir de son ghetto et à se mettre sur la scène en dévoilant ses inventions et ses talents, ce qui concourt à promouvoir la culture congolaise», estime Bestine Kazadi.
«L’avenir de la Francophonie se dessine à travers les liens qui se nouent entre elle et les pays membres. La RDC, qui fait partie intégrante de cette organisation, trace au moyen de sa culture, de sa population jeune et engagée, l’avenir des relations qu’elle entretient avec cette structure, surtout qu’elle est appelée à «exploiter, de manière pragmatique, ce levier qu’est la langue française comme accélérateur de politiques diplomatiques mutuellement avantageuses», précise Bestine Kazadi.
La cérémonie s’est déroulée hier au Salon rouge du Fleuve Congo hotel en présence du ministre de l’Intégration régionale, du gouverneur de la ville de Kinshasa, du délégué général à la Francophonie, du directeur national du comité des IXèmes Jeux de la Francophonie… Yves KALIKAT